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Les "Midis" de la montagne ardéchoise
29 mars 2024

C'est leur guerre

C’est leur guerre

 

1914 

 La guerre de mouvements

Partisans de l’attaque d’infanterie, baïonnette au canon, les généraux français qui lancent leurs soldats, cibles parfaites avec leur pantalon rouge, face aux mitrailleuses allemandes, se rendent comptent de l’archaïsme de leur stratégie. Hélas, il était trop tard pour tous ces martyrs de ces charges désespérées. Cinq villageois ont déjà perdu la vie. Bien vite, l’insouciance du début, ce départ la fleur au fusil, disparaît avec l’accumulation des marches, ordres, contre-ordres et surtout les premiers engagements qui tournent au désastre. Ce sentiment  se marque surtout chez les classes anciennes qui ont laissé derrière elles, femmes et enfants.

"Cette retraite déprimante des premiers jours de septembre, ces étapes hébétées dans la chaleur desséchante de l'air, au long des routes poussiéreuses, elles n'étaient pas la fuite d'une armée bousculée et qui s'avoue vaincue. Reculade, oui ; mais pas à pas, mais jusqu'ici, au terme que les chefs avaient marqué, pas plus loin » ! 

Ceux de 14, Maurice Genevoix

La bataille de la Marne

Après une retraite chaotique jusque la Marne, les troupes françaises font volte face au début de septembre et reprennent une partie du terrain perdu. L’ennemi recule, l’armée française engrange des  victoires. Mais les Allemands, retranchés entre l’Aisne et la Meuse, enrayent ce rétablissement. La tactique est à repenser. La guerre de mouvements a montré ses limites dans le cadre d’une guerre « moderne ». Le front se stabilise, une nouvelle forme de guerre fait son apparition : la guerre de tranchées ou bien encore appelée…."la guerre de position".

Les hommes s’enterrent, ils creusent de nombreuses tranchées reliées par des boyaux et bardées de défenses accessoires comme les réseaux de fils de fer barbelés, aménagent  des abris pour se protéger des obus. L’hiver, avec la boue, les gelées et la neige figent les opérations. Ces conditions affectent la santé et le moral  des hommes.

A peine cinq mois de guerre et déjà… 16 morts et 2 disparus

10 blessés

6 prisonniers

3 malades évacués

 

1915

La vie s’organise dans des tranchées qui évoluent vers plus de sécurité, les hommes sont mieux protégés bien que le danger soit toujours aussi présent : un obus, un jet de grenade, le tir d’un tireur embusqué qui surprend un imprudent…   Une nouvelle stratégie se met en place, les adversaires se lancent dans des attaques brèves et locales, préparées ou non par l’artillerie, afin de réduire une position adverse jugée trop menaçante. Sortir de la tranchée au coup de sifflet et traverser le « no man’s land » sous le feu de l’ennemi. Des combats brefs mais tout aussi meurtriers. Il faut également repousser les tentatives ennemies, de nuit comme de jour, rester à son poste même si une mine souterraine risque de sauter à tout moment sous la tranchée…Avril, les gaz font leur apparition. Une nouvelle tactique qui perdurera….D’Ouest en Est, les premières grandes attaques, « des attaques de rupture »  sont amorcées pour percer le front ennemi, des tentatives désastreuses au bilan coûteux en vies humaines. Tout cela  pour gagner quelques mètres de terrain ou reprendre un village en ruines. Toutefois, elles apporteront des enseignements pour le futur.

Du régiment qui embarqua dans ces trains vers le front, en août 1914, combien restent-ils?

  1916

Les Allemands se ruent sur Verdun, Un million d’obus sont tirés pour effacer les défenses françaises, des forts tombent. Un terrain labouré, des tranchées nivelées, des villages rayés de la carte…Les défenseurs bien qu’écrasés sous cet « orage d’acier » arrêtent néanmoins l’attaque.

L’armée française tente une attaque sur la Somme. Après une longue préparation d’artillerie, les fantassins montent à l’assaut des positions allemandes. Les Allemands résistent. Deux attaques, deux échecs qui se soldent par des centaines de milliers de morts. Des massacres pour quelques arpents de terrain.

 

Mes morts, mes pauvres morts, c'est maintenant que vous allez souffrir, sans croix pour vous garder, sans cœurs où vous blottir. Je crois vous voir rôder, avec des gestes qui tâtonnent, et chercher dans la nuit éternelle tous ces vivants ingrats qui déjà vous oublient".
  Les Croix de bois, Roland Dorgeles

 

1917

Une nouvelle attaque française pour percer le front allemand au Chemin des Dames. Après une préparation insuffisante de l’artillerie, les vagues d’assaut se jettent sur les lignes ennemies, des feux violents les fauchent dès leur progression.  Une hécatombe ! Pire que Verdun ! Les Américains entrent en guerre et débarquent en France.

 

1918

Un dernier sursaut allemand met, un moment, l’armée française en difficulté. Les Américains, aux moyens considérables, redressent la situation. Les contre-offensives alliées bousculent l’armée allemande qui, exsangue, cède et reflue. La poursuite s’organise et le 11 novembre 1918, l’armistice est signé. La fin des hostilités, pas encore la paix ! Ils vont bientôt rentrer à la maison. Pas tous !

 

« Tous avaient sous le casque les mêmes traits d’épouvante : un défilé de revenants».

Les Croix de bois, R. Dorgelès

 

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle »,

écrivait Charles Péguy,...... tué  quelques jours plus tard par le tir d’une mitrailleuse allemande.

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