* Un devoir de mémoire
Et en parlant de son régiment, Maurice Genevoix écrivait:
"Le nôtre, rien que le nôtre, en a semé des centaines sur ses pas. Partout où nous passions, les petites croix se levaient derrière nous, les deux branches avec le képi rouge accroché. Nous ne savions même pas combien nous en laissions : nous marchions… »
« Ceux de 14 » Maurice Genevoix.
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Bienvenue sur le blog dédié aux combattants de 14-18 originaires
de Saint-Etienne de Lugdarès.
Un devoir de mémoire
Par ces quelques pages, nous voulons rendre hommage à ces Ardéchois ceux qui se sont illustrés anonymement sur les champs de bataille de France où d’Orient. Verdun, Dieuze, l’Yser, des noms qui résonnent dans la mémoire collective. Que ceux que nous avons appelés pour illustrer ce devoir de mémoire soient les porte-paroles de tous leurs frères d’armes. Ils méritent tous qu’on les fasse revivre, reconnaissance éphémère, ne fut-ce que le temps de quelques lignes, le temps d'un souvenir.
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Ils méritent tous qu’on les fasse revivre, reconnaissance éphémère,
ne fut-ce que le temps de quelques lignes, le temps d'un souvenir.
Faisons-les revenir du passé
pour parler d'eux au présent
Le monument de Saint-Etienne de Lugdarès
Même si les morts ont un monument pour rappeler leur sacrifice, ils restent, comme la plupart de leurs frères d’armes blessés, prisonniers voire rescapés, des anonymes, des inconnus dont l’Histoire n’a retenu qu’un nom relevé au gré des pages d’un JMO régimentaire. Des hommes pourtant honorés par des écrivains qui combattaient à leurs côtés.
« Dans la boue des relèves, sous l’écrasant labeur des corvées, devant la mort même, je vous ai entendu rire : jamais pleurer », disait d’eux Roland Dorgelès ou Maurice Genevoix, blessé par le feu d’une mitrailleuse aux Eparges en 1915, qui écrira : « Ils auront peur, c'est certain, c'est fatal; mais, ayant peur, ils resteront ».
Ils partent « la fleur au fusil »
Lorsque ces soldats, des jeunes, à peine leur vingtième année enjambée ou bien ces plus âgés, mariés et pères de famille, partent, certains d’une victoire rapide, soupçonnent-ils le sort que leur réserve la guerre, cette machine à tuer? « A Berlin dans quinze jours » !, Ces « quinze jours » qui dureront quatre longues années ! Une réalité bien différente.
Que savent-ils de leur avenir ?
Se figurent-ils que dans un petit bourg dont ils ignorent l’existence, ils y trouveront une mort, froide, brutale, injuste, une blessure invalidante, une captivité destructrice, une maladie qui laissera de lourdes séquelles? « L’itinéraire d’un régiment est jalonné de croix blanches » écrivait un historien. Nombreux sont ceux qui ont connu un sort peu enviable voire funeste. Certains auront plus de chance et s’en sortiront « indemnes ». Chance! Un euphémisme car sort-on indemne des entrailles de l’enfer ? N’y laisse-t-on pas une part de soi ? Et comme ces hommes, par pudeur sans doute, en parlaient peu, on ne le saura jamais.
Quelques noms, quelques destins
parmi les 283 mobilisés (retrouvés actuellement) de Saint-Etienne de Lugdarès.
Des morts et des disparus
Des malades
Vu les conditions de vie dans les tranchées, ils seront nombreux à contracter une maladie pendant le conflit, la fièvre typhoïde, heureusement combattue par la vaccination dès 1915, ainsi que les nombreuses infections pulmonaires toucheront beaucoup de soldats comme Jean-Pierre Brun, Jean-Baptiste Brunel et Louis-Philippe Michel. Mais également le paludisme pour ceux qui seront envoyés en Orient, Antoine Merle et Cyprien Coutaud, atteint par les fièvres seront rapatriés d’Orient. En 1918, la grippe espagnole fera des ravages parmi les troupes, Marius Bourret en sera victime. Mais bien que soignés, beaucoup garderont des séquelles, plusieurs en mourront immédiatement après la guerre à l'instar de Louis Roux, mort le 25 avril 1919!
Des blessés
La captivité,
Ils sont une dizaine a avoir été capturés et internés dans un camp en Allemagne. Pour certains, la captivité a duré plus de quatre années (pris en août, septembre octobre 1914 et rapatriés en décembre 1918 voire janvier février 1919). Ils ont connu des fortunes diverses et ceux qui en sont revenus ont leur santé fragilisée par les mauvaises conditions de détention.
Les rescapés
Enfin, il y aura les « rescapés les miraculés, les survivants » mais pour la plupart dont la santé est fragilisée. Ils garderont des séquelles plus ou moins graves et qui raccourciront la vie de certainst à l’instar de Jean Pierre Roux qui décède en avril 1919. "Ces broyés de la guerre qui gardent la vie mais qui affronteront de nouveaux cauchemars". Rares sont ceux qui parleront de ces quatre années passées dans cet enfer de feu et d'acier.
Les familles concernées
Astier, Aubert, Audibert, Aujoulat, Baldit, Balmelle, Barrial, Barrot, Barthelot, Baud, Blanc, Blanchon, Bord, Bouchet, Boulet, Bourret, Bresson,Breton, Breysse, Brun, Brunel, Cebelieu, Chabalier, Chabanis, Chabaud, Chambon,Charron, Chaudanson, Chiffe, Clavel, Cléophax, Confort, Coudeyre, Coutaud, Darbousset, Dumond, Dumont, Duny, Escudier, Faure, Forestier, Gaillard, Gay, Gibert, Gony, Giraud, Hugon, Jean, Malartre, Martin, Mauline, Mercier, Merle, Michel, Moulin, Mourgue, Pansier, Pautu, Ranc, Richier, Rieu, Roux, Sérode, Sirvin, Terme, Testud, Tremoulet, Toupel, Velay, Vidal, Villesèche Vincent.... Et....
Si vous avez gardé des souvenirs ou autres documents (lettres, cartes postales, photos de famille, médailles,...) concernant un aïeul ayant combattu en 14-18, vous pouvez m'envoyer une copie. Une façon d'illustrer la page qui lui sera consacrée. .
Me contacter par l'entremise du lien dans la colonne de droite
Contacter l'auteur
Les familles qui partagent des documents pour illustrer la page du site reçoivent une version papier de la page consacrée à leur parent.
Merci à Michel Bazas pour le prêt de nombreuses cartes postales sur des régiments
Les pages du souvenir
Les parcours des soldats entre leur service militaire et leur mise en congé illimité.
Cliquer sur
http://31241.canalblog.com/archives/2022/05/26/39493557.html
MERCI de votre visite
et bonne lecture
* Les pages du souvenir
Les pages du souvenir
« Ils sont tombés comme ils chargeaient, front en avant ; certains, abattus sur les genoux, semblent encore prêts à bondir. On en voit un, adossé à une petite meule, qui, de ses mains crispées, tient sa capote ouverte comme pour nous montrer le trou qui l’a tué. »
Les Croix de bois, Roland Dorgelès
Outres les pages d’introduction, seules les pages retraçant le parcours d'un soldat dont la famille m’a contacté sont mises en ligne. Elles sont précédées d’*
Si une autre recherche présente sur le site intéresse une famille, elle peut me joindre afin que j’ouvre la page concernant cet aïeul. Des documents de familles (copies de lettres, photos, souvenirs…) sont les bienvenus afin d’illustrer les textes. Merci du partage.
Pour me contacter voir dans la colonne de droite.....
Quelques villageois morts lors du conflit
Plaque commémorative dans l'église du village. Tous ne sont pas présents et malheureusement pas de nom sous les portraits.
Qui sont-ils?
L'un s'appelle Antoine Escudier mais pour les autres....
« Je savais donc les façons qu’a la mort de banaliser ses atteintes, de semer les cadavres et de les transformer, peu à peu, en objets ordinaires, démythifiés de leur propre visage, des regards qui avaient croisé les nôtres, des voix que nous avions entendues. »
La mort de près, Maurice Genevoix.
Au village
Auguste Palhon maire du village expose la situation dans son courrier. « Depuis la mobilisation je n’ai plus une minute à moi, la mairie m’occupe du matin au soir ». Entre les télégrammes qui le font lever par trois fois par nuit et les affaires courantes, il n’a guère le temps de s’occuper de son étude notariale. La guerre apportant son lot de tourments, chaque affaire courante prend des proportions énormes.
http://31241.canalblog.com/archives/2022/09/28/39647506.html
* Un lourd tribut payé à la nation
La plupart des familles seront endeuillées. La mort d'un fils, d'un époux, d'un père, loin de chez lui, tué(s) dans une terre inconnue sera annoncée par le maire ou les gendarmes. Il faudra attendre quatre ans avant de pouvoir faire revenir le corps du défunt. Bien souvent, comme souvenir, il ne restera qu'une photo exposée sur le plus beau meuble de la maison
http://31241.canalblog.com/archives/2022/06/09/39511480.html
* Le combat des femmes
Elles se mobilisent pour soutenir l'effort de guerre en remplaçant dans les champs, les maris partis au front. Pendant quatre ans, elles relèveront le défi sans faillir .
http://31241.canalblog.com/archives/2022/06/15/39519246.html
Marie Mélina Emilie Cruveiller, le jour de ses noces avec Jean-Pierre Brun
C'est la guerre
Détail du monument aux morts de la nécropole de Vergaville
*Ils sont partis vers un destin...
Embarquant dans des trains au départ de Pont Saint-Esprit, Avignon, Privas, Nîmes... en direction de l'Est, ils sont, pour la plupart, arrivés, le lendemain à Diarville ou à Vézelise, petites gares aux confins de la Meurthe-et-Moselle. Puis, par quelques marches, les hommes se sont rapprochés de la "frontière" avec la Lorraine. Le canon tonne déjà au loin. Pour le XVème corps d'armée, ce sont les combats de Lagarde, Dieuze, Boinville... les premiers baptêmes du feu, mais également les premiers tués, blessés et prisonniers!
http://31241.canalblog.com/archives/2023/04/01/39864798.html
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* Inhumé sur le champ de bataille ou disparu?
« Disparu », en langage militaire, ce terme signifie que, sans préjuger de son sort, le soldat n’est pas présent lors de l’appel effectué après le combat. Est-il mort ? Blessé ? Prisonnier ? Quelques situations sur le champ de bataille.
http://31241.canalblog.com/archives/2023/04/02/39865522.html
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1 "Au col du Bonhomme , le poteau frontalier avant la guerre ", 2 embarquement dans les trains, 3 la gare de Vezelise, 4 "l'artillerie française dans le col du Bonhomme", 5 la réplique allemande, ici à Boinville, 6 Vergaville, à l'arrière-plan, les fosses communes provisoires, à gauche celle les officiers, à droite, celle des hommes de la troupe.(cartes postales coll. pers.)
"Mes morts, mes pauvres morts, c'est maintenant que vous allez souffrir, sans croix pour vous garder, sans cœurs où vous blottir. Je crois vous voir rôder, avec des gestes qui tâtonnent, et chercher dans la nuit éternelle tous ces vivants ingrats qui déjà vous oublient".
Les Croix de bois, Roland Dorgeles
1914
L'engagement de Lagarde
Lors du premier bilan dressé après le combat, nombre de soldats sont déclarés disparus. Au sens militaire, ce terme signifie, sans pour cela préjuger de son sort, que le soldat n’est pas présent lors de l’appel fait après le combat. Est-il mort, prisonnier ou bien blessé ?
* Des circonstances de disparition, le combat de Lagarde
http://31241.canalblog.com/archives/2022/07/14/39575587.html
Joseph Léon Terme, le premier disparu...
http://31241.canalblog.com/archives/2022/11/14/39708765.html
L'école et la mairie de Moncourt
Débarqué les 9 et 10 août à Diarville, le 112ème ri franchit la frontière le 14 août 1914 dans la journée et, le soir même, il se lance à l’assaut du village de Moncourt. Deux bataillons approchent « sous une grêle d’obus »…
Léon Auguste Forestier, le premier blessé du village
http://31241.canalblog.com/archives/2022/11/07/39700673.html
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L'attaque française sur Mulhou
Le premier glas
Ce sera le premier envol lugubre des cloches de la paroisse. Elles porteront la mauvaise nouvelle à tous les hameaux et écarts du village : « cinq de nos fils sont morts ce jour 20 août 1914 à Dieuze ». Nombreuses seront les familles qui verront les gendarmes (ou le maire) se présenter à leur domicile et qui, « avec tous les ménagements nécessaires en la circonstance », les aviseront de la terrible nouvelle. Cette annonce plongera les autres familles dans l’angoisse… qui sera le prochain ?
Deux tombes communes à Vergaville
Dieuze - Vergaville, les 19 et 20 août
Le XVème corps d'armée est arrêté devant des positions ennemies bien retranchées entre la forêt de Kocking et les villages de Bidestroff et Guebling. Par deux fois, les fantassins français se lanceront sur les positions allemandes, par deux fois, ils seront refoulés par les mitrailleuses et l'artillerie ennemies. Un désastre!
* Leur présence sur le terrain
http://31241.canalblog.com/archives/2022/08/10/39590352.html
1) Pierre Villesèche, Henri Hugon, Joseph Bourret, Louis Coutaud et Louis Chaudansson, cinq villageois morts au combat
http://31241.canalblog.com/archives/2022/08/12/39592041.html
2) Louis Aujoulat, Joseph Terme, Baptiste Clavel, Jean Clavel et Joachim Roux, cinq prisonniers
http://31241.canalblog.com/archives/2022/08/14/39594620.html
3) Marius-François Brunel, blessé et évacué
http://31241.canalblog.com/archives/2022/10/02/39652502.html
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Une batterie française en action sur le col du Bonhomme
Les 15 et 22 août, au col du Bonhomme et au col de la Salcée
Deux combats difficiles pour le 75ème régiment d'infanterie pendant lesquels l'artillerie et les sections de mitrailleuses allemandes, d'une efficacité redoutable, le repousse à chaque fois. Les pertes sont sensibles dans deux compagnies.Deux villageois....
Jean Pierre Darbousset et Jean-François Michel sont blessés.
http://31241.canalblog.com/archives/2022/09/03/39669416.html
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« Tous avaient sous le casque les mêmes traits d’épouvante : un défilé de revenants».
Les Croix de bois, R. Dorgelès
« C'est l'heure où, la bataille finie, les blessés qu'on n'a pas encore relevés crient leur souffrance et leur détresse. Et ces appels, ces plaintes, ces gémissements sont un supplice pour tous ceux qui les entendent ; supplice cruel surtout aux combattants qu'une consigne rive à leur poste, qui voudraient courir vers les camarades pantelants, les panser, les réconforter, et qui ne le peuvent, et qui restent là sans bouger, le cœur serré, les nerfs malades, tressaillant aux appels éperdus que la nuit jette vers eux, sans trêve":
Ceux de 14, Maurice Genevoix,
La contre-attaque allemande sur Boiville
Les 24 et 25 août, Warcq-Boinville
Le feu ennemi est infernal. Au 240ème ri, des soldats, privés de leurs chefs, se débandent, entraînant avec eux le reste de la ligne malgré l’intervention des officiers encore debout. C'est la panique parmi ces hommes dont c'est leur baptême du feu. Il faut l’intervention du colonel pour endiguer le mouvement et canaliser les fuyards.
Théophile Gay, 5ème bataillon et Jean-Baptiste Terme, 6ème bataillon, sont tués lors des combats
http://31241.canalblog.com/archives/2023/03/30/39862086.html
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Mont-sur-Meurthe, le village et la gare
Les 26 et 29 août, Mont-sur-Meurthe
Le 61ème ri, appuyé par d'autres unités, engage un nouveau combat. Une attaque en partie réussie car les Bavarois se replient sur les crêtes voisines mais..... bien que tenu à distance, l'ennemi reste menaçant. Des engagements s'ensuivent afin de le repousser plus loin encore. De nouveau, des hommes hors de combat, Parmi eux...
1) Marius Clavel est blessé (le 26)
http://31241.canalblog.com/archives/2022/10/08/39660120.html
.
2) Joseph Bresson est blessé (le 29)
http://31241.canalblog.com/archives/2022/10/17/39671902.html
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Une charge d'infanterie
Le 22ème ric doit contenir l'ennemi qui, ayant franchi la Meuse, pousse son avantage et fonce vers la Marne. Malgré leur bravoure, les bataillons seront bousculés et compteront de nombreuses pertes.
Ernest Aujoulat est déclaré disparu
http://31241.canalblog.com/archives/2022/12/05/39734785.html
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La gare de Gondrécourt
Le régiment s'embarque en gare de Gondrécourt et change de secteur pour aller se placer aux environs de Bar-le-Duc et participer à la "reconquête".Lors de l'embarquement..
Auguste Martin est blessé
http://31241.canalblog.com/archives/2022/12/09/39739713.html
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Le village de Bethincourt
Le 3ème RI doit enlever des tranchées à Bethincourt. Malgré un début d'engagement favorable le sort des armes bascule en faveur de l'ennemi, on dénombrera encore de lourdes pertes. Parmi les blessés...
Auguste Terme est blessé et fait prisonnier
http://31241.canalblog.com/archives/2022/10/20/39676238.html
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« Un copain de moins, c’était vite oublié, et l’on riait quand même ; mais leur souvenir, avec le temps, s’est creusé plus profond, comme un acide qui mord… »
Les Croix de bois, Roland Dorgelès
« C'est l'heure où, la bataille finie, les blessés qu'on n'a pas encore relevés crient leur souffrance et leur détresse. Et ces appels, ces plaintes, ces gémissements sont un supplice pour tous ceux qui les entendent ; supplice cruel surtout aux combattants qu'une consigne rive à leur poste, qui voudraient courir vers les camarades pantelants, les panser, les réconforter, et qui ne le peuvent, et qui restent là sans bouger, le cœur serré, les nerfs malades, tressaillant aux appels éperdus que la nuit jette vers eux, sans trêve"
Ceux de 14, Maurice Genevoix
Montfaucon et Malancourt
Le 20 et le 22 septembre, les lignes françaises subissent un pilonnage en règle. Le 22 , c'est l'assaut. Malgré la supériorité numérique de l'adversaire, les défenseurs tiennent bon.
* Augustin Giraud est capturé à Montfaucon
http://31241.canalblog.com/archives/2022/07/18/39562909.html
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L'église en ruines et sur le terrain
*Trois jours aux Eparges
http://31241.canalblog.com/archives/2022/11/28/39726724.html
La tranchée de la 19ème compagnie est pilonnée, parmi les victimes....
Leur parcours pendant ces quelques jours sur le champ de bataille
Joseph Dumond et Cyprien Barrot sont tués à l'ennemi
http://31241.canalblog.com/archives/2022/11/28/39726073.html
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Une tranchée à Massiges
Le 27 septembre 1914, à Massiges
Qui tient la position domine la vallée. Septembre 1914, le 8ric en déloge les Allemands mais au prix de...
* Auguste Cléophax, blessé à Massiges
http://31241.canalblog.com/archives/2022/11/01/39692605.html
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Le village d'Avocourt
Le 7 octobre, entre Malancourt et Avocourt
La compagnie du capitaine Merlet attaque en lisière du bois de Malancourt. L'absence d'appui d'artillerie rend l'action plus laborieuse et dangereuse.
Joseph Michel est tué
http://31241.canalblog.com/archives/2022/12/23/39755814.html
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L'église de Xivray
Le 11 octobre, au bois de Géréchamp,
"L’attaque, menée avec la plus extrême vigueur et le plus grand sang-froid par les commandants de compagnies et malgré la vaillance et le courage des troupes qui y ont participé, s’est brisée contre un obstacle formidable "
Henri Terme, tué à Xivray
http://31241.canalblog.com/archives/2023/01/02/39765629.html
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Toutes les classes confondues, des pères de familles rappelés avec d'anciennes classes et des jeunes qui viennent à peine de fêter leurs 20 ans...
"Des soldats; non des pauvres gosses perdus, faibles et désarmés, des gosses perdus, qui las d'en appeler à l'impitoyable cruauté des humains, se tournent désespérement vers la source même de leur vie et pleurent leur maman comme si, par delà les champs ravagés, elle pouvait les entendre et se pencher sur eux".
"Le blessé continue sa marche. Il va toujours, chancelant, .... Le cri s'atténue. Le supplicié tombe, se relève, tombe encore puis disparaît tandis que meurt sa plainte".
Les suppliciés, R. Naegelen.
« Un cri étouffé à ma gauche ; j'ai le temps de voir l'homme, renversé sur le dos, lancer deux fois ses jambes en avant ; une seconde, tout son corps se raidit ; puis une détente, et ce n'est plus qu'une chose inerte, de la chair morte que le soleil décomposera demain.
Ceux de 14, Maurice Genevoix,
Le village de Malancourt
Le 29 octobre à Malencourt
André Brunel, blessé à la tête
Le 29, après une forte préparation de l’artillerie, les fantassins du 2ème bataillon avancent sous le couvert du barrage, vers leur objectif. Les 1er et 3ème bataillons montent en ligne pour appuyer un régiment voisin.
http://31241.canalblog.com/archives/2023/01/06/39770666.html
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Le village de Sénones (Vosges)
"L'occupation du secteur de Rabodeau (nom du ruisseau coulant à Senones) dans des conditions précaires du début de campagne a été pour le régiment une école d’endurance d’énergie et d’esprit de sacrifice. Nos hommes s’y sont trouvés aux prises avec un ennemi mieux organisé et occupants des positions dominantes".
Jean Trémoulet, tué sur le champ de bataille
http://31241.canalblog.com/archives/2023/02/22/39822737.html
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Le village de Longueval
Le 5 novembre à Longueval
Auguste Terme, mort des suites de ses blesures
Après avoir franchi le pont de Pont d’Arcy arrosé par l’artillerie ennemie, le bataillon reforme ses unités et, après une longue marche arrive au Pont de Moussy, à proximité de la ferme prise comme objectif.« On ne tirera pas et l’attaque se fera à la baïonnette au canon». Et 20 minutes après le départ, l’objectif est atteint.
http://31241.canalblog.com/archives/2023/01/10/39775640.html
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Les campagnes de Salmogneux
Le 6 novembre 1914 à Bar-le-Duc
Les mauvaises conditions de vie et en particulier le manque d'hygiène sont propices au développement de maladies comme le typhus. Dès décembre 1914, les fièvres règnent dans les régiments... Le 38ème RAC n'échappe pas à la contagion.
Jean-François Moulin, évacué malade du typhus
http://31241.canalblog.com/archives/2023/01/13/39778760.html
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La route de Luyghem
Le 11 novembre 1914, Luyghem en Belgique
Le 1er régiment de marche des Zouaves doit déloger les Allemands du petit village belge de Luyghem. C'est le baptême du feu pour Jean-Louis Boulet. Plus de 400 morts jonchent le champ de bataille. Parmi les victimes....
Jean-Louis Boulet, disparu à Luyghem (Belgique)
http://31241.canalblog.com/archives/2023/01/28/39794585.html
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Devant Chauvaucourt
Le 16 novembre 1914, devant Saint-Mihiel
Le 16 novembre 1914, une attaque est lancée contre les positions allemandes. Le 58ème ri en fait partie. Les nombreux assauts sont repoussés par les mitrailleuses et l’artillerie allemandes. Des tranchées sont prises, perdues, reprises… certaines positions deviennent intenables suite à la puissance de feu ennemie. Deux blessés qui décéderont des suites de leur blessure
1) Joseph Terme, mort entre le 16 et le 20 novembre, des suites de ses blessures
http://31241.canalblog.com/archives/2022/05/29/39598735.html
* Laurent Duny, mort le 28 novembre, des suites de ses blessures
http://31241.canalblog.com/archives/2023/02/02/39800530.html
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Les inondations de l'Yser
Le 20 novembre 1914, Voormezeele, au Sud d'Ypres
Le 6ème bataillon de chasseurs est envoyé dans la plaine de l'Yser. Une plaine inondée volontairement afin d'empêcher la progression allemande. Les eaux gènent considérablement les adversaires. La température baisse, les pluies envahissent les tranchées, les cas de pieds gelés (ou pied de tranchée) apparaissent de plus en plus...
Jean-Louis Dumond, évacué pour "le pied de tranchée".
http://31241.canalblog.com/archives/2023/02/06/39804900.html
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Dans un hôpital, une viste de famille?
Le 6 décembre 1914, François Aubert est évacué sur Bar-le-Duc
François Aubert, évacué malade le 6 décembre 1914 pour cause de typhus, rentrera au régiment après une longue convalescence. Il reprendra sa place de combat. Le 9 mai 1917, il est de nouveau évacué malade... son traitement durera trois ans. Le 11 mai 1920, il sortira de l'hôpital... " en voie de guérison"
François Aubert, évacué malade du typhus
http://31241.canalblog.com/archives/2023/02/13/39812134.html
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le village de Brabant
Le 21 décembre, le dernier blessé de 1914
François Roux fait partie de ces deux compagnies qui partent de la tranchée des 100 fusils pour reprendre une tranchée perdu le 6 décembre. Par quatre fois les fantassins se lancent sur leur objectif....L'attaque échoue, les pertes sont sérieuses
François Roux est grièvement blessé à Malancourt
http://31241.canalblog.com/archives/2022/12/14/39745375.html
1915
« Cette retraite déprimante des premiers jours de septembre, ces étapes hébétées dans la chaleur desséchante de l'air, au long des routes poussiéreuses, elles n'étaient pas la fuite d'une armée bousculée et qui s'avoue vaincue. Reculade, oui ; mais pas à pas, mais jusqu'ici, au terme que les chefs avaient marqué, pas plus loin » ! Ceux de 14, Maurice Genevoix.
La ferme de Quennevières
Le 4 janvier 1915, Louis Dumont évacué "pied gelé"
Le plus cité et décoré parmi les combattants du village,
« Gradé courageux et dévoué Très belle attitude dans les combats du 28 au 31 mars 1918, toujours au premier rang - Gradé énergique et plein d’entrain a tenu ses hommes en main sous de violents bombardements et dirigé leur tir avec calme pendant les attaques qui suivirent - gradé remarquable par son calme et son sang-froid exécutant une reconnaissance délicate sous un violent bombardement l’a courageusement menée jusqu’au bout rapportant de précieux renseignements, son officier ayant été tué et les sergents blessés a pris le commandement de sa section et a atteint malgré le feu de l’ennemi l’objectif qui lui avait été assigné ».
http://31241.canalblog.com/archives/2023/05/02/39896703.html
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La prise de Péronne en 1914
Le 14 janvier, Pierre Chiffe est fait prisonnier
Un groupe de chasseurs est laissé dans les tranchées afin de faire croire que la position est encore occupée: « laisser croire aux Allemands que nous sommes toujours là » explique le JMO. Pierre Chiffe fait partie de ces hommes qui seront capturés lors de la progression de l'adversaire.
Pierre Chiffe est envoyé au camp de Cassel
http://31241.canalblog.com/archives/2023/02/27/39828129.html
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Le village de Montzeville
22 janvier, Jean-Baptiste Brunel, mort des suites de maladie
Pour une santé fragilisée lors de son service militaire, Jean-Baptiste sera renvoyé dans ses foyers pour cette raison. Malgré cela, il est mobilisé et rejoint le 61ème ri.
Novembre, décembre, janvier 1915. "Les pluies froides, les gelées, la neige", ces conditions hivernales affectent la santé des hommes. Jean-Baptiste Brunel est évacué malade. Il décède des suites de sa maladie (typhus) à l'hôpital mixte de Bar-le-Duc.
http://31241.canalblog.com/archives/2023/03/05/39834554.html
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Le village de Bethincourt
31 janvier, François Reboul, blessé
Après avoir participé à plusieurs combats, dans la secteur de Bethincourt sans dommage, François Reboul passe son premier hiver dans les tranchées. Janvier 1915, le calme est relatif, des bombardements épisodiques perturbent la vie des hommes. C'est précisémment lors de celui du 31 janvier qu'il est gravement blessé. Il sera réformé vu la gravité de ses blessures.
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Une tranchée bouleversée à Massiges
* Le 4 février, Louis Maurine, disparu
Les combats de Massiges font rage depuis septembre-octobre 1914. En février 1915, rappelé de son cantonnement de repos, le régiment est désigné pour reprendre des tranchées perdues et occupées par les troupes allemandes. L'objectif sera atteint mais au prix de très lourdes pertes. Parmi les disparus, Louis Maurine.
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Le carrefour de l'Esne
Le 15 février, Pierre Boulet est malade
Evacué malade sur l'ambulance la plus proche.... pour deux jours! Deux jours de maladie sur 54 semaines de présence au front!
L' Argonne, la Champagne, l'Aisne, Verdun, la Marne, l'Orient, il sera de tous les fronts du régiments.
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Sur les pentes du Mont Kemmel (Belgique)
* Joseph Serodes, blessé le 15 février
Engagé volontaire au 9ème Hussards, Joseph Sérodes est blessé le 15 février 1915. Cavalier devenu par la force des choses fantassin, il passe dans un régiment de Zouaves et sert en Orient. La dissolution de son régiment le fait passer au 58ème ri toujours en Orient. Un dernier combat en mars 1919 contre les Bolcheviks puis c'est le retour en France.
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Bethincourt
*5 mars, Pierre Brun, une première blessure
Le 28 février 1915, la relève est retardée et ce n’est que le 8 mars que le 55ème ri, enfin remplacé par le 61ème ri, peut se rendre vers ses cantonnements de repos. Cette semaine supplémentaire aurait, selon le JMO, été calme , toutefois, le 5 mars, plusieurs blessés à la 5ème cie et 7 hommes tués. Pierre Brun est blessé « multiples plaies au cuir chevelu et de la face par éclats d’obus » mais sa blessure, curieusement, ne nécessite pas son évacuation vers l’arrière. Il garde donc sa place de combat. En juin, c'est le drame, son cadet, également au 55ème ri, est tué....
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Le château de Xermamenil
Quand une carte postale illustre un fait de guerre vécu par Jean-Baptiste Testud
La légende de la carte postale: La guerre en Lorraine en 1914, Xermamenil, le parc du château où les chasseurs alpins ont pris 275 Allemands dont 7 officiers.
Le 26 août 1914
extrait du JMO du bataillon
« Un combat d’infanterie s’engage avec des Allemands qui occupent Xermamenil. Le combat dure de 9 à 17 heures, le commandant reçoit l’ordre de franchir le pont en colonne d’assaut. La préparation par l’artillerie lourde et de 75 est parfaite
Une maison indiquée par le commandant du 6ème bataillon à l’artillerie comme réduit de la défense est bombardée. Trois compagnies après s’être massées aux abords du pont le franchissent en colonne serrée l’arme sur l’épaule droite, le commandant en tête. Elles n’éprouvent aucune résistance. Presque aussitôt, 5 officiers et 250 bavarois se renden. Une formation sanitaire du 21ème CA se trouvant dans le village est faite prisonnière, beaucoup d’isolés débandés se rendent , une batterie de mitrailleuses de 3 pièces est trouvée près du cimetière ».
Le 25 mars 1915, un soldat a envoyé cette carte postale à son fils en lui précisant qu'il a "cassé la graine" à cet endroit. On remarque une tombe collective surmontée d'une croix bricolée avec les "moyens du bord".
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Jean-Baptiste Testud, disparu le 5 mars 1915
L'attaque du Reicharckopf se prépare, des reconnaissances sont lancées la veille afin de reconnaître le terrain. Jean-Baptiste Testud s'est proposé comme volontaire pour l'une de ces patrouilles. Il n'en reviendra pas. Son corps ne sera jamais retrouvé. Il avait connu plusieurs combats meurtriers et s'en était toujours sorti indemne!
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Le village de Beuvraigne
Jean-Pierre Moulin, se première blessure le 17 mars 1915
Jean Pierre Moulin sera blessé deux fois et évacué malade une fois durant le conflit. Il aura combattu sur plusieurs fronts de l'Alasace à L'Yser en passant par Verdun, l'Argonne et le chemin des Dames! En novembre 1918, alors que son bataillon fonce sur Chimay ( Belgique), il assiste au passage des parlementaires allemands se dirigeant vers Compiègne où sera signé l'armistice.
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Le village de Lamorville, l'église
Jean-Pierre Michel, disparu le 7 avril à Lamorville
Puis « avec un calme, un ordre, un sang-froid, un courage, les lignes marchent sous le feu vers les tranchées ennemies puis se précipitent à l’assaut, pénètrent dans les tranchées qu’elles purgent de leurs défenseurs et réussissent à gagner du terrain ». Malheureusement, l’artillerie n’ayant que peu entamé les défenses accessoires et n’ayant pu diminuer l’intensité des feux des mitrailleuses et des canons ennemis, le bataillon, par manque de soutien, doit se replier. Les pertes sont lourdes parmi les disparus....
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Dans le secteur des Eparges
Régis Villesèche, blessé grièvement le 23 avril 1915 aux Eparges
Régis Villesèche sera réformé immédiatement du fait de la gravité de ses blessures. Il n'avait pas 20 ans quand il a été fauché par un éclat d'obus. De retour au village, il verra sa santé se dégrader au fil des années.
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27, Cyprien Roux, blessé
3 mai, Urbain Vidal, tué
20 mai, Joseph Chabalier, blessé
26, Elie Blanchon, tué
L'enfer de juin
4 juin, Jean-Oierre Astier, mort des suites de blessure
7 juin, Pierre Michel, blessé
8 juin, Pierre Roux, prisonnier
15 juin, Pierre Merle, tué
Antoine Terme, prisonnier,
16 juin, Régis Mourgues, tué
18 juin, Jean Pierre Baud, blessé
20 juin, Laurent Brun, tué
Marius Chabaud, prisonnier
Antoine Escudier, tué
Jean Joseph Michel, tué
Auguste Roux, blessé
21 juin, Etienne Coulon, tué
26 juin, Joseph Confort, tué
27 juin, Baptiste Terme, blessé
30 Louis Breysse, blessé
3 juillet, Joseph Roux, blessé
14 juillet , Joseph Gony, tué
30 juillet, Joseph Darbousset, tué
11 août, Hilarion Escudier, blessé
17 août, André Vidal, mort des suites de maladie
13 septembre, Joseph Terme, évacué malade
18 septembre, Jean-Baptiste Gibert, blessé
24 septembre, François Moulin, blessé
25 septembre Marius Darbousset, tué
Louis Michel, tué
Jean-Pierre Roux, tué
15 octobre, Blanchon Louis, tué
21 octobre, Jean-Pierre Brun, mort des suites de maladie
25 octobre, Louis Moulin, tué
novembre, néant
28 décembre, Etienne Roux, mort des suites de blessure
Pour les années suivantes, quelques cas en attendant la suite...
« Tombes hâtives, creusées avec les mêmes petits outils qui creusent les tranchées de combat, je vous souhaiterais plus profondes et jalouses. Les corps que vous cachez soulèvent doucement la surface des champs. La pluie a dû les mouiller ces jours et ces nuits ».
Ceux de 14, Maurice Genevoix
« On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu’ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois"
Les Croix de bois, Roland Dorgelès.
« Voici venu le moment où il faut que les vivants se retrouvent et se comptent, pour reprendre mieux possession les uns des autres, pour se serrer plus fort les uns contre les autres, se lier plus étroitement de toutes les récentes absences »
Ceux de 14, Maurice Genevoix
« Autour des fermes, au milieu des champs, on en voyait partout : un régiment entier avait dû tomber là. Du haut du talus encore vert, ils nous regardaient passer, et l’on eût dit que leurs croix se penchaient, pour choisir dans nos rangs ceux qui, demain, les rejoindraient. Pourtant, elles n’étaient pas tristes, ces premières tombes de la guerre. »
Les Croix de bois, Roland Dorgelès
Ceux de 1916
Marius Jean,
disparu le 11 juillet 1916 à Fleury-devant-Douaumont
Blessé le 19 août 1914, lors du combat de Tagolsheim (Alsace) , il revient au front après avoir reçu des soins dans un hôpital de l'arrière. Muté au 168ème ri, il "monte" sur Verdun en juillet 1916....
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* Joseph Coudeyre, inhumé en mer
Joseph Coudeyre embarque sur le transport de troupes Amiral Magon en direction de la Grèce. . La traversée est dangereuse car les sous-marins allemands rodent sur les itinéraires empruntés par les navires alliés. Le 27 janvier 1917, l'Amiral Magon est torpillé. Joseph Coudeyre disparaît en mer
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Ceux de 1918
* Le 2 août 1918, Auguste Terme, rapatrié sanitaire de Suisse, décède à son domicile.
Sa santé se dégrade au fur et à mesure de sa captivité à tel point qu'il est envoyé en Suisse afin de recevoir des soins plus appropriés. Malgré cela, sa santé ne s'améliore pas. Que du contraire! La décision de le rapatrier dans sa famille est prise et le 25 juillet 1918, il est mis dans un train sanitaire qui le rapatrie. Le 28 juillet 1918, il rentre à Saint-Etienne de Lugdarès mias y décède quelques jours plus tard.
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* Des nécropoles loin de chez eux....
Certains soldats ne reviendront pas au village. Ils reposent dans les nécropoles nationales aux côtés de leurs frères d'armes.
Premier album
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* Sur les champs de bataille où à un moment donné du conflit, les villageois étaient présents. Plusieurs y trouvèrent la mort, d'autres y furent blessés, certains y furent capturés quant à ceux qui en sortirent indemnes, ils avaient vu tomber leurs camarades....
Premier album
http://31241.canalblog.com/archives/2023/05/10/39904523.html
En préparation, les champs de bataille des Vosges et d'Alsace ainsi que de la Somme
« Il a fallu la guerre pour nous apprendre que nous étions heureux, dit Berthier, toujours grave. »
Les Croix de bois, Roland Dorgelès
« Mon Dieu, comme tout est la même chose autour des vides qu'ils ont laissés"
Ceux de 14, Maurice Genevoix.
"Notre avenir est devant nous, sur ce sol labouré et stérile où nous allons courir, la poitrine et le ventre offerts"
La peur, Gabriel Chevalier,
Les oubliés du monument aux morts
Des oubliés. Combien sont-ils ?
La majorité des soldats dont le nom est inscrit sur le monument aux morts sont « nés et résident » au village.
Quelques-uns, à l’instar de Joseph Marius Bourret, né à Prévenchières (Gard) ou bien encore Augustin Giraud, né à Marseille (Bouches du Rhône) et…., « nés ailleurs » mais établis au village au moment de leur appel sous les drapeaux sont également repris sur les tablettes du souvenir. En revanche d’autres, bien que nés au village, ont été oubliés. Pour des raisons professionnelles, des familles ont déménagé vers d’autres horizons et leurs enfants, nés au village, devenus adultes, ont été appelés à la conscription dans le village de leur établissement. C’est le cas de Henri Bresson, né à Saint-Etienne de Lugdarès mais habitant Saint-Flour de Mercoire (Lozère) au moment de sa conscription. La raison peut être également d’ordre familial à l’instar de Marius Chabaud, né à Saint-Etienne de Lugdarès, mais qui, suite aux décès prématurés de ses parents, est élevé par la famille paternelle à Barjac (Gard).
En rencontrerons-nous encore d’autres en avançant dans les recherches ?
Des oubliés certes, mais à l’époque, l’informatique n’existant pas et les communications plus lentes sinon plus compliquées, on peut comprendre ces lacunes. Ainsi, un villageois ne s’étant pas présenté à la mobilisation a été déclaré insoumis… alors qu’il était mort depuis un certain temps.
Jean Brun, n'ayant pas rejoint en 1914, est considéré comme insoumis alors qu'en réalité il est mort depuis 1908! L'information ne remontera jusqu'à l'administration qu'en 1916....
« Trois sourires sur une toute petite photo, un vivant entre deux morts, la main posée sur leur épaule. Ils clignent des yeux, tous les trois, à cause du soleil printanier. Mais du soleil, sur la petite photo grise, que reste-t-il?»
" Ceux de 14" Maurice Genevoix.
(extrait d'une photo de soldats illustrant la phrase de Maurice Genevoix)
Les deux plaques commémoratives dans l'église paroissiale, plusieurs différences entre ces deux listes et celle du monument aux morts
Merci de votre visite
* Les champs de bataille
A un moment donné du conflit, les villageois se sont trouvés présents sur ces champs de bataille. Plusieurs y ont trouvé la mort, d'autres ont été blessés, certains ont été capturés.....
Ces montages photos se retrouvent dans les pages personnelles des soldats avec toutes les informations récoltées
cliquez sur les photos pour les agrandir
Les Eparges, la guerre des mines souterraines
L'ouvrage Pruneau à côté de Massiges
Le canal de l'Aisne entre Pont d'Arcy et Moussy
Verdun, des forts à défendre ou à reprendre...
Le plateau de Quennevières et de Touvent
Entre Berry-au-Bac et Sapigneul le long du canal
Photos personnelles
* Pierre Brun, deux blessures puis évacué pour maladie
Pierre Brun
Fils de feu Pierre et de feue Irma Barthelot, Pierre Joseph, né le 1er juin 1886 à Saint-EtiennedeLugdarès, est l’ainé d’une fratrie de 4 enfants ; un frère Laurent Jean-Baptiste, dont nous reparlerons et deux sœurs. Lors de son appel à la conscription, il se déclare cultivateur.
Son signalement physique lors de la conscription et l'hôpital militaire de Saint-Mandrier
Le 9 octobre 1907, il rejoint Antibes où est caserné le 111ème ri comme soldat de 2ème classe. Atteint de fièvre typhoïde pendant son service, il est soigné à l’hôpital de Saint-Mandrier. (Toulon)
Son instruction terminée, il est envoyé, le 25 septembre 1909, dans la disponibilité muni du certificat de bonne conduite. Le 1er octobre suivant, il est versé dans la réserve de l’armée active.
De retour à la vie civile, il reprend ses activités professionnelles dans l’exploitation familiale.
Photo du mariage, le jeune homme le premier à gauche du deuxième rang, son frère Laurent qui sera tué au Bois de la Gruerie
Du 24 août au 15 septembre 1911, il effectue une première période d’exercices au 111ème ri, son régiment de service militaire. De quoi entretenir les acquis militaires. Peu après son retour, il épouse, le 2 octobre, Marie Mélina Emilie Cruveiller. Le couple aura 5 enfants.
Le 1er avril 1914, l’armée le verse dans les effectifs du 55ème ri caserné à Pont Saint-Esprit, et dans lequel, du 8 au 24 juin 1914, il accomplit une seconde période d’exercices.
La guerre !
Pierre Brun, le premier à droite assis au premier rang.
« Rappelé à l’activité le 4 août 1914», il rejoint son unité à la caserne Pépin à Pont Saint-Esprit. Il est accompagné de son cadet qui sert aussi au 55ème ri. . Le régiment rapidement mis en route, part le 7 août tandis que Pierre, bien que rentré le 4 août, ne partira au front que le 22. Il a échappé aux premières échauffourées. Il reçoit son baptême du feu au combat de Mont-sur-Meurthe. Le régiment, ayant repris ce village baïonnette au canon, laisse 900 hommes hors de combat !
Le régiment est souvent sollicité en Lorraine, dans la Marne, en Champagne, des noms comme Cumière, Verdun, La Harazée, le bois de la Gruerie, la Haute Chevauchée, Douaumont… , des lieux qui résonnent douloureusement dans la mémoire collective. Puis c’est l’enlisement du front et la vie en tranchées, à proximité de l’ennemi. Le premier hiver difficile à supporter , nombreux sont les pieds gelés. ! Novembre, la pluie et le froid éprouvent les soldats dans ces tranchées à peine ébauchées.
Un boyau de liaison entre deux tranchées,
Les nombreux pilonnages de l’artillerie ennemie secouent les hommes. Les coups de mains ennemis sont nombreux et il faut toute l’énergie des biffins pour repousser des attaques. Ainsi ce 23 novembre 1914, après une préparation d’artillerie l’ennemi se lance à l’assaut des tranchées. Les feux de salves clouent les assaillants dans les réseaux de fil de fer. L’alerte a été chaude.
Le 5 mars 1915, sa première blessure
Le régiment est dans le secteur de Bethincourt, un secteur relativement dangereux vu la proximité des lignes et de la forte concentration d’artillerie ennemie. Le 28 février 1915, le régiment devait être relevé, cette relève est retardée et ce n’est que le 8 mars que le régiment ,enfin remplacé par le 61ème ri, peut se rendre vers ses cantonnements de repos. La relève a eut lieu sans incident.
Le cimetière provisoire de Bethincourt où sont inhumés des victimes du régiment.
La semaine aurait été calme selon le JMO toutefois, le 5 mars, plusieurs blessés dont l’adjudant de la 5ème cie et 7 hommes tués. Pierre Brun est blessé « multiples plaies au cuir chevelu et de la face par éclat d’obus » mais sa blessure ne nécessite pas son évacuation vers l’arrière.
Le 55ème ri est souvent sur la brèche
« L’enfer de Juin 1915 » disent les archives, le régiment ébranlé est retiré de la bataille afin de se reconstituer. Pour Pierre Brun qui en sort indemne, c’est le drame, son frère cadet Laurent Jean-Baptiste, est tué le 20.
Malade et évacué
Evacué malade le 19 octobre 1916.
Outre « le feu qui tue », la maladie guette les hommes. Le froid, la pluie, le 12 octobre, « des réchauds à charbon sont distribués dans les tranchées », mais aussi les conditions d’hygiène déplorables font le lit des infections.
Le 13 octobre 1916, malade, il est évacué vers l’hôpital central de Bar-le-Duc. Il en sort le 25 octobre et termine sa convalescence par une permission de 7 jours en famille. Au retour, il rejoint sa compagnie et reprend sa place au combat.
Le 29 juin 1917, deuxième blessure
évacué sur un hôpital à l'arrière
L’artillerie lourde ennemie pilonne durement le secteur. Blessé par éclat d’obus « à l’hémithorax gauche et à l’omoplate », il est évacué vers l’arrière et soigné dans un hôpital du secteur 215 (Avocourt) puis transféré à Bar-le-Duc jusqu’au 20 juillet. Il reçoit une seconde permission ce qui lui permet de rentrer, de nouveau, dans ses foyers.
Le 24 octobre 1917, il est muté vers le 334ème régiment, régiment avec lequel il sera encore présent dans l’Aisne, « au cavalier de Courcy » ; en Champagne « Sainte Menehoulde et Ville-sur-Tourbe ». Bien que le sort des armes penche du côté des armées françaises, les Allemands sont encore actifs. Comme, en avril 1918, le régiment est dissout et les soldats mutés vers d’autres régiments. Pierre Brun est muté au 141ème ri qui se trouve dans l’Aisne. Cette fois, le secteur est plus calme.
Sa décoration, conservée précieusement par sa descendance
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé.
Et le 19 mars 1919, il est mis en congé illimité de démobilisation
Il sera décoré de la médaille militaire.
Sa carte d'ancien combattant reçue fin des années 20.
Pierre Brun après la seconde guerre. Il a gardé de légères séquelles de sa maladie.
Sources
Documents de famille reçus de Mr et Mme Ch. Goletto
Archives départementales du Gard, registre 1R954 de la matricule
Archives départementale de l'Ardèche cartes de combattants cartecombattant/n:128
Parlant des photos illustrant les cartes, "ces photographies prises à la fin des années 20 montrent des visages marqués par les épreuves endurées" disent les archives.
Mémoire des hommes, JMO du 55ème ri dans lequel on trouve plusieurs photos des lieux où s'est battu le régiment dans J.M.O. - 7 août 1914-28 février 1915 - 26 N 644/14
Carte postale ancienne. L'hôpital de saint-Mandrier.
Merci à M. Ch. Durand et Mme J. Femenia, président et secrétaire du SF de La Seyne-sur-Mer pour leur aide.
* Joseph Sérodes, un cavalier devenu fantassin
Fils de Charles et de Marie Reboul, Joseph Sérodes est né le 16 juin 1892 à Saint-Etienne de Lugdarès et y exerce la profession de cordonnier. Le 28 mars 1913, s’engageant pour trois ans à la mairie de Saint-Etienne de Lugdarès, il incorpore, le 31 mars comme soldat de 2ème classe, le 9ème hussards caserné à Chambéry. La guerre le surprend alors que son instruction est à peine commencée.
Aout 1914. Le régiment, mis en route dans la nuit du 4 au 5 août, débarque à La chapelle-devant-Bruyères.
En Lorraine.
Le relief ne facilite guère les missions des cavaliers
Les missions des cavaliers sont multiples. Souvent « en contact étroit avec l’ennemi » et plus d’une fois « sous le feu de l’artillerie ennemie », les hussards éclairent le XIVè corps d’armée, couvrent les rassemblements ou bien encore récoltent des renseignements sur les lignes ennemies lors de leur reconnaissances, « mettant parfois pied à terre et prenant les armes pour la défense des lisières d’un village en attendant l’arrivée de l’infanterie ». Le terrain occupé, peu favorable à la cavalerie, ne facilite pas son travail.
Le Mont Kemmel un point hautement stratégique pour dominer la plaine des Flandres
Changement de front
Le 21 septembre, le régiment débarque dans la Somme. « La période est encore cavalière », le 9ème hussard lance des reconnaissances et lutte dans des engagements d’avant-gardes. Après un bref passage au Mont Kemmel (Belgique) en novembre, les cavaliers reviennent le 1er décembre, sur le front de la Somme.
La blessure
La guerre de positions ayant remplacé la guerre de mouvements, les « houzards » deviennent fantassins.
« chaque hussard étant placé à côté d’un fantassin, ces cavaliers n’ayant pas de baïonnettes, ils devront occuper des tranchées relativement éloignées des tranchées ennemies ».
Les Hussards occupent les tranchées aux côtés des fantassins. La cuisine à proximité du cimetière
Le régiment fournit des hommes aux tranchées qui, comme les fantassins qu’ils côtoient, assurent des gardes, creusent ou aménagent des tranchées, posent des réseaux de fils et subissent les bombardements. Les pertes prouvent leurs investissement dans la vie de tranchée : « tués étant de services aux créneaux, blessés par éclat de bombes ou en plaçant des fils de fer devant les tranchées »…Parmi eux, Joseph Sérodes, blessé le 15 février 1915, par éclat d’obus dans la cuisse droite. Evacué, il est soigné à l’arrière.
Après sa convalescence, il rejoint, en Alsace, le 13ème régiment de chasseurs à cheval avec le renfort du 15 mars venu du dépôt. Un régiment qui se déplace beaucoup étant présent en Alsace, dans la Somme, Les Vosges, La Meuse, La Champagne avant de revenir en Meurthe-et-Moselle….Si les longs déplacements se font en trains, pour les plus courts, le régiment remonte en selle et une fois sur site, les hommes redeviennent des « cavaliers à pied » servant dans les tranchées et les chevaux emmenés vers l’arrière.
Novembre 1916, il mute vers le 6ème bataillon de chasseurs. Un bref passage dans la région Plainfaing dans les Vosges. Un hiver rigoureux avec de fortes gelées et des bourrasques de neige.
1917, il passe au 27ème bataillon de chasseurs, un hiver terrible, puis bouge vers l’Aisne, le chemin des Dames ! Le bataillon se chargera de l’attaque des tranchées de Bautzen puis du plateau de Californie. Des combats violents.
En Orient
JUIN 1917, passant brièvement au 2ème régiment de Zouaves, Joseph Sérodes est transféré, en août au 2ème régiment bis Zouaves qui est en Orient et plus particulièrement en Macédoine orientale. Il arrive avec le renfort du 23 août alors que le régiment continue les travaux défensifs sous des bombardements de nuit
De nouveaux combats
Le 19 septembre 1917, débouchant de Doldjeli, à l’Est du lac Doiran, le 2ème bataillon en tête, le régiment attaque mais soumise à un violent tir de barrage, la troupe regagne ses positions de départ. Le combat continue et, suite au repli de l’ennemi, le régiment le poursuit vers le nord. Les Bulgares, abandonnant leurs positions, se retirent « définitivement ».
Les hostilités avec les Bulgares ayant officiellement cessé le 30 septembre 1918, à midi, les Zouaves sont chargés de la récupération du matériel ennemi dans son secteur. Le 1er octobre 1918, Joseph Sérodes est cité, pour une action antérieure, à l’ordre du régiment « bien qu’étant atteint par la fièvre a assuré un service de liaison difficile et fatigant, se dépensant sans compter sous le feu et donnant des renseignements intelligents et utiles ». Le 21 octobre 1918, le régiment est dissout, les hommes sont dispersés dans d’autres régiments. Ce sera le 58ème ri pour Joseph Sérodes.
De novembre 1918 à mars 1919
En Roumanie
Mis en route vers le 58ème ri, son renfort arrive le 6 décembre 1918 et il incorpore la 6ème compagnie (IIème bataillon). Le régiment, ayant franchi le Danube, marche sur Bucarest où il défile devant le roi de Roumanie. Une période de repos pendant laquelle les hommes entretiennent leur uniforme, leurs armes et leur équipement.
En Bessarabie puis en Russie
Le 12 décembre 1918, le régiment, se rapproche de la frontière russe. Après la révolution de 1917, les Bolcheviks ayant pris le pouvoir, l’armée russe s’est retirée de la coalition alliée.
1919!
Janvier, le calme règne dans la région et l’emploi du temps des hommes est constitué de revues et de « travaux d’hygiène ». Les premiers rapatriements vers la France commencent au départ d’Odessa. Le 12 janvier, Joseph Sérodes passe à la 7ème compagnie (toujours au IIème bataillon)
La rade d'Odessa, lieu d'embarquement des "démobilisés"
Février Les rapatriements se font de plus en plus nombreux, toutefois, les Bolcheviks se montrant de plus en plus menaçants, les Zouaves reprennent les armes.
Un dernier combat
Le 4 février 1919, le régiment reçoit l’ordre de repousser les troupes révolutionnaires. Franchissant le Dnieper, le IIème bataillon se met en route vers Tiraspol (Moldavie). Le chef de bataillon répartit ses troupes, la 7ème compagnie attaquera par la lisière Ouest. Un parlementaire russe s’avance à la rencontre de la troupe.
La citadelle de Tiraspol tenue par le 58ème ri
Mais à peine les pourparlers commencés, les Russes ouvrent le feu avec leur artillerie sur les positions françaises. La 7ème compagnie, qui ne peut manœuvrer sur ce terrain découvert, est arrêtée dans sa progression et reçoit l’ordre de se retirer. Le lendemain, avec l’appui de troupes polonaises et roumaines, un second assaut est lancé et la ville tombe. Le IIème bataillon (Joseph Sérodes en fait partie) occupe la Citadelle.
Mars, les rapatriements se font de plus en plus nombreux ; Joseph Sérodes est rapatrié le 13 mars 1919. Rentré en France, il est mis en congé en congé illimité le 29 avril 1919 et se retire à Saint-Etienne de Lugdarès.
Il recevra une pension pour « séquelles de paludisme ».
Sources
Merci à Mr. Jean-Louis Grognet pour son prêt de photos voir http://jeangrognet.e-monsite.com/
Mémoire des Hommes, JMo des
9ème hussards, 23N 896/1 et 2
13ème chasseurs à cheval 26 N 890/16
27ème BN de chasseurs, 26N 826/2
2ème bis Zouaves, 23N 837/7
58ème ri, 26N 649/7
AD 30 fiche matricule de Joseph Sérodes, matricule 1490 Reg. 1r 1015
Cartes postales anciennes
Le Mont Kemmel, collection personnelle
Le paysage des Vosges, Généanet, sous llicence Vosges CC-BY-NC-SA, créative common, fchmeyer,
* Disparus?
Disparus …
« Disparu », en langage militaire, ce terme signifie que, sans préjuger de son sort, le soldat n’est pas présent lors de l’appel effectué après le combat. Est-il mort ? Blessé ? Prisonnier ? Au cours d’un engagement, nombre de soldats perdent le contact avec leur unité, un épiphénomène accentué lors d’une retraite chaotique. Ces « égarés dans les lignes ennemies » tentent de rejoindre leur régiment par leurs propres moyens et, après une longue errance, rentrent dans les heures voire les jours qui suivent.
Joseph Léon Terme est de ceux-là. Ayant perdu le contact lors de l’affaire de Lagarde, il ne reprendra sa place de combat au sein de sa compagnie qu’après l’appel d’où sa qualification de « disparu » dans les archives militaires. Considéré disparu au combat de Lagarde mais tué au comlbat de Malimbois. Bien qu'inhumé dans la nécropole de Vaux Racine, il y aura un jugement du tribunal afin de fixer la date de son décès!
Les disparus dont on ne retrouvera jamais le corps
La nécropole et l'ossuaire de Douaumont, des séputures individuelles et un ossuaire pour les restes humains. Des disparus et la tombe de Cyprien Bourret
Lors de l’assainissement des champs de bataille, des corps ainsi que des milliers de restes humains sont relevés. Les dépouilles identifiables recevront une sépulture individuelle, pour les autres, des ossuaires seront édifiés afin de leur donner une sépulture décente. Mais des cadavres ne seront jamais retrouvés et reposent encore dans la terre de leur martyre. Comment récupérer un corps dans un cratère d’obus nivelé par l’explosion d’un second ou dans un terrain ulcéré par l’explosion d’une mine souterraine de plusieurs tonnes de dynamite?
On remarque la pelle de tranchée et le fusil au milieu des douilles d’obus. Même si des victimes ont reçu une sépulture provisoire par leurs frères d’armes, les circonstances ne permettront pas toujours de les retrouver. Leurs corps, comme les 300 000 non retrouvés, reposent encore là où ils sont tombés.
« On l’avait faite de deux branches cassées avec un clou arraché du soulier, un brin d’osier, une ficelle. Cela ne tenait pas, le clou a rouillé et le bois s’est fendu. La pluie est tombée si longtemps que le lien pourri a cédé. Il n’y a plus de croix ». Ceux de 14, M. Genevoix
Souvent, une bouteille contenant des informations sur l’identité du défunt est déposée dans la tombe. D’autres fois, un plan est dessiné avec des indications « À gauche du poste de commandement, en arrière du boyau, à droite des arbres… ». Sera-ce suffisant pour les retrouver ? Dans ce cas, c'est le chef de bataillon de Monval qui a dirigé les inhumations à Bethincourt.
Fixer la date de leur décès.
Jean Boulet, tombé à Luyghem et resté dans la boue de l’Yser, Joseph Darbousset, enseveli dans l’éboulis de la tranchée lors d’une explosion d’une mine souterraine, Joseph Coudeyre, disparu en mer lors du torpillage du transport de troupes Amiral Magon qui l’emmenait vers la Grèce…. ne sont que quelques exemples parmi les disparus du village.
Le jugement concernant le soldat Jean-Louis Boulet disparu à Luyghem (Yser) en Belgique.
Ces soldats dont on ne retrouvera jamais le corps feront l’objet d’une procédure particulière. Afin que les familles puissent régler tous les problèmes résultant de la situation, un tribunal civil statuera et fixera une date de décès pour le disparu.
L’épouse, sans ce jugement, est toujours considérée comme mariée et ne peut donc se remarier, les enfants ne peuvent être déclarés « Pupilles de la Nation » et leur instruction prise en charge par la Nation quant aux parents et à l’épouse, ils ne peuvent finaliser l’héritage des biens du défunt.
Sur bases de documents fournis par le Ministère de la Guerre, le juge du tribunal de première instance de Largentières (compétant pour le village de Saint-Etienne de Lugdarès) fixera donc une date qui correspondrait à la disparition du soldat.
Extraits du jugement retranscrit dans le registre décès de la Mairie
« Le dossier transmis par le Ministère de la Guerre expose que le nommé Boulet Jean-Louis, soldat au 1er régiment de Zouaves de marche, a disparu le 9 novembre 1914 à Luyghem (Belgique) ainsi qu’il résulte d’un acte de disparition dressé par l’autorité militaire... Pourquoi l’exposant requiert qu’il plaise au tribunal de dire et déclarer que le 9 novembre 1914 est mort pour la France à Luyghem, Boulet Jean-Louis, fils légitime de Boulet François et Dumont Justine et époux de Justine Virginie Maria Dumont… Le jugement sera transmis et transcrit sur les registres courants des décès de la mairie de Saint-Etienne de Lugdarès…. Ce jugement tiendra lieu de l’acte de décès du militaire susnommé ».
Qui était Jean-Louis Boulet ?
Le 11 octobre 1910, Jean-Louis Boulet, appelé sous les drapeaux, quitte son village, embarque à Marseille (en mer, les 12/13 octobre) pour rejoindre le 4ème régiment des Zouaves, le 14 octobre 1914, à Bizerte comme soldat de 2ème classe. Il sert en Tunisie du 14 octobre 1910 jusqu’au 24 septembre 1912. Entretemps, le 12 juillet 1912, il a été nommé Zouave de 1ère classe. Il rentre en Métropole (en mer les 24/25 septembre) et est envoyé dans la disponibilité le 26 septembre 1912 puis dans la réserve active le 1er octobre suivant.
Un jeune marié
Ayant repris ses activités au village, il se marie le 24 avril 1914 avec Justine Virginie Maria Dumont. Quatre mois après, il part aux armées laissant derrière lui une épouse, âgée de 21 ans, enceinte et qui doit reprendre l’exploitation familiale! Une fillette naîtra en 1915.
Nombre de jugements sont retranscrits dans les registres de décès entre 1920 et 1923.
Quelques extraits du jugement de Jean-Baptiste Testud,
disparu dans les Vosges, le 6 mars 1915
A l'heure actuelle, on retrouve encore des corps lors de travaux importants. Si le corps a conservé sa plaque d'identité, la famille, après recherches des services appropriés, peut être contactée et le corps restitué.
Exemples au Linge, quelques croix pour situer l'emplacement des corps retrouvés.
Sources
Mémoire des Hommes, les fiches décès.
Archives de la Croix-Rouge, fiches des disparus
Gallica, Les albums Valois, vue d'un champ de bataille, position de l'artillerie.
Mairie de Saint-Etienne de Lugdarès envoi du document après une demande. Merci.
Mairie d'Astet, envoi du document après une demande. merci
Photos et cartes postales anciennes, personnelles,
* C'est leur guerre
« Ce que nous avons fait, c’est plus qu’on ne pouvait demander à des hommes, et nous l’avons fait »
Ceux de 14, Maurice Genevoix
« A Berlin dans quinze jours » !
Un matin d’août 1914, de Pont Saint-Esprit, d’Avignon, de Nîmes… ils ont embarqué dans des trains qui les ont conduits vers leur destin. Direction la Lorraine pour la plupart, l’Alsace ou les Vosges pour d’autres, quelques-uns vers la Belgique. Ils sont partis « la fleur au fusil » dit-on!
Lorsque ces soldats, des jeunes, à peine leur vingtième année enjambée ou bien ces plus âgés, mariés et pères de famille, partent, certains d’une victoire rapide, soupçonnent-ils le sort que leur réserve cette machine à tuer?
Un matin d’août, le tocsin sonne à toute volée dans la vallée. C’est la guerre. Une guerre qui entraînera nombre de villageois dans la mort. Soixante-sept hommes, des fils, des époux, des pères qui laissent derrière eux des parents accablés, des veuves abattues et des orphelins en pleurs. 67, autant de fois que les cloches de l’église sonneront lugubrement pour annoncer à la communauté la douloureuse nouvelle, une famille déplore la perte d’un de ses membres. Beaucoup de foyers seront touchés par le malheur, certains plus que d’autres. Mais peut-on jauger la douleur?
Certains noms, certaines dates, plus que d’autres, resteront gravés dans la mémoire collective.
Le monument aux morts de Joyeuses 07, détail
La douleur des parents
Vergaville en août 14, 5 tués
Vienne-le-Château, en juin 1915, 7 tués.
Fleury-devant-Douaumont en juin 1916, 3 tués,
Verdun 3 tués ,
Les Eparges, Boinville, 4 tués.
Mais pour chaque famille, la date de la disparition d’un des leurs restera une journée noire. Les deuils s’accumulent et les plus récents réveillent ceux plus anciens car beaucoup de familles au village sont apparentées.
Un lourd tribut à payer à la Nation, quelques exemples
Antoine Terme et Marie Chanial, Louis Barrot (veuf de S.Vialle) comme Sophie Hugon (veuve de H. Roux) pleurent la mort de deux fils tout comme la famille Gony-Aujoulat ou encore le ménage Coudreye-Martin. Quant à Pierre Astier et Auguste Terme, morts pour la France, ils laissent chacun une veuve « chargée » (dit-on) de trois enfants. Des pupilles de la Nation. L'Etat se chargera de leur éducation.
En parlant de son régiment, Maurice Genevoix écrivait dans « Ceux de 14 »
« Le nôtre, rien que le nôtre, en a semé des centaines sur ses pas. Partout où nous passions, les petites croix se levaient derrière nous, les deux branches avec le képi rouge accroché. Nous ne savions même pas combien nous en laissions : nous marchions… ».
Des hommes en pleine confiance qui sont loin de s'imaginer que....
En 1914, la plupart des villageois sont appelés « à l’activité » dans des régiments constituant le XVème corps d’armée qui sera dirigé sur le front lorrain. Le lendemain de leur départ de leur ville de garnison, ces régiments débarquent en gares de Vezeville ou de Diarville à proximité de leur théâtre d’opérations. S’étant regroupée lors d’un premier cantonnement, la troupe se met en route et marche vers la frontière lorraine.
Des régiments partis en août 1914 avec des villageois dans leurs rangs
Infanterie : les 3ème (Dignes), 40ème (Nîmes), 55ème (Pont Saint-Esprit), 58ème (Avignon), le 61ème (Privas), le 112ème (Toulon).
Chasseurs à pied ou alpins, c’est le 6ème bataillon (Nice) et pour l’artillerie, les 19ème et 38ème RA de campagne (Nîmes).
Néanmoins, certains seront envoyés vers d’autres théâtres d’opérations, le 9ème hussard (Chambéry) et le 75ème ri (Romans) dans les Vosges. Les 4ème, 8ème et 22ème régiments d’infanterie coloniale (Toulon- Hyères) « monteront » en Belgique comme les 1er et 4ème régiments de zouaves, tandis que le 163ème ri (Nice) marchera sur l’Alsace.
1914
La guerre de mouvements
Partisans de l’attaque d’infanterie, baïonnette au canon, les généraux français qui lancent leurs soldats, cibles parfaites avec leur pantalon rouge, face aux mitrailleuses allemandes, se rendent comptent de l’archaïsme de leur stratégie. Hélas, il était trop tard pour tous ces martyrs de ces charges désespérées.
La bataille de la Marne
Après une retraite chaotique jusque la Marne, les troupes françaises font volte face au début de septembre et reprennent une partie du terrain perdu. L’ennemi recule, l’armée française engrange des victoires. Mais les Allemands, retranchés entre l’Aisne et la Meuse, enrayent ce rétablissement. La tactique est à repenser. La guerre de mouvements a montré ses limites dans le cadre d’une guerre « moderne ». Le front se stabilise, une nouvelle forme de guerre fait son apparition : la guerre de tranchées ou bien encore appelée….
La guerre de position
Les hommes s’enterrent, ils creusent de nombreuses tranchées reliées par des boyaux et bardées de défenses accessoires comme les réseaux de fils de fer barbelés, aménagent des abris pour se protéger des obus. Ce n’est pas la guerre qu’on leur avait promis, celle qui allait durer 15 jours, le temps d’aller à Berlin. L’hiver, avec la boue, les gelées et la neige figent les opérations. Ces conditions affectent la santé et le moral des hommes. Elle durera quatre longues années !
Une prise de conscience qui enfle
Bien vite, l’insouciance du début, ce départ la fleur au fusil, disparaît avec l’accumulation des marches, ordres, contre- ordres et surtout les premiers engagements qui tournent au désastre. Ce sentiment se marque surtout chez les classes anciennes qui ont laissé derrière elles, femmes et enfants.
1915-1916-1917
La vie s’organise dans des tranchées qui évoluent vers plus de sécurité, les hommes sont mieux protégés bien que le danger soit toujours aussi présent. Un obus, un jet de grenade, une balle tirée par un tireur embusqué car parfois les tranchées ne sont séparées que de quelques mètres, Une nouvelle stratégie se met en place, les adversaires se lancent dans des attaques brèves et locales, préparées ou non par l’artillerie, afin de réduire une position adverse jugée trop menaçante. Sortir de la tranchée au coup de sifflet et traverser le « no man’s land » sous le feu de l’ennemi. Des combats brefs mais tout aussi meurtriers. Il faut également repousser les tentatives ennemies, de nuit comme de jour, rester à son poste même si une mine souterraine risque de sauter à tout moment sous la tranchée…Avril, les gaz font leur apparition.
D’Ouest en Est, les premières grandes attaques, « des attaques de rupture » sont amorcées pour percer le front ennemi, des tentatives désastreuses au bilan coûteux en vies humaines. Tout cela pour gagner quelques mètres de terrain ou reprendre un village en ruines. Toutefois, elles apporteront des enseignements pour le futur. Les autres fronts ne restent cependant pas inactifs et les engagements locaux continuent.
Entre le fantassin de 1914 et celui de 1916....
1916, les Allemands se ruent sur Verdun, Un million d’obus sont tirés pour effacer les défenses françaises, des forts tombent. Un terrain labouré, des tranchées nivelées, des villages rayés de la carte…Les défenseurs bien qu’écrasés sous cet « orage d’acier » arrêtent néanmoins l’attaque.
L’armée française tente une attaque sur la Somme. Après une semaine de préparation d’artillerie, les fantassins montent à l’assaut des positions allemandes. Les Allemands résistent.
Deux attaques, deux échecs pour les protagonistes et qui se soldent par des centaines de milliers de morts. Des massacres pour quelques arpents de terrain
1917
Une nouvelle attaque française pour percer le front allemand au Chemin des Dames. Après une préparation insuffisante de l’artillerie, les vagues d’assaut se jettent sur les lignes ennemies, des feux violents les fauchent dès leur progression. Une hécatombe ! Pire que Verdun !
« Hier encore ils vivaient comme des hommes. » Les Croix de bois Roland Dorgelès.
1918
Un dernier sursaut allemand met, un moment, l’armée française en difficulté. Les Américains, aux moyens considérables, redressent la situation. Les contre-offensives alliées bousculent l’armée allemande qui, exsangue, cède et reflue. La poursuite s’organise et le 11 novembre 1918, l’armistice est signé. La fin des hostilités, pas encore la paix !Ils vont bientôt rentrer à la maison. Pas tous !
Dans leur regard...
"Il portait ainsi en lui le nom de quelques camarades, laissés dans les petits cimetières de Champagne ou de l’Aisne, ou bien entre les lignes, sur la terre à personne »
Roland Dorgelès
SOURCES
Cartes postales anciennes coll. pers.
Photos de soldats, collection de Mr. M. Bazas merci du partage
* Louis Maurine, disparu lors des combats des 3 et 4 février 1915, à Massiges
Fils d’Antoine et de Marie Reboul, Louis Maurine est né le 19 juillet 1881 à Saint-Etienne de Lugdarès. La famille déménage pour s’installer à la Grand’Combe où le jeune homme exerce la profession de manœuvre. Le 15 novembre 1902, il incorpore le 58ème régiment d’infanterie, caserné à Avignon, comme soldat de 2ème classe. Le 23 septembre 1905, il est envoyé dans la disponibilité de l’armée active muni du certificat de bonne conduite. Retourné à la vie civile, il reprend ses activités professionnelles et se marie à Saint-Etienne de Lugdarès le 26 octobre 1906 avec Maria Hugon. Il accomplit deux périodes d’exercices la première du 23 août au 14 septembre 1909 et la seconde du 23 mai au 8 juin 1910 au 40ème ri.
La guerre éclate
Rappelé à l’activité le 13 août au 8ème régiment d’infanterie coloniale caserné à Toulon, il suit, jusqu’au 30 août 1914, une remise à niveau des acquits militaires et le 31 août, il part aux armées, dirigé sur le 4ème régiment d’infanterie coloniale (4ème ric). Il y arrive le 3 septembre avec le renfort de 600 hommes: « le régiment reçoit un renfort de 600 hommes, des réservistes du dépôt de Toulon, assez âgés, pas instruits, mal encadrés ».
Ce jour-là, un vif bombardement crée une certaine panique parmi une partie de la troupe. Le harcèlement de l’ennemi est constant. Le régiment continue son repli.
Les 9, 10 et 11 septembre, le 4ème ric fait front et reprend du terrain, cette fois c’est l’adversaire qui recule.
Le 15 septembre, arrivé sur Massiges, le 4ème ric s’installe dans les tranchées face aux allemands solidement retranchés. Les hommes découvrent la vie en tranchées, avec ses nouveaux dangers, ses coups de mains et ses bombardements.
Septembre 1914, son baptême du feu
Le 26 septembre, les Allemands attaquent : « L’ennemi prononce une vigoureuse attaque sur toute la ligne des avant-postes et s’empare de la cote 191. De là, il prend en enfilade les tranchées occupées » obligeant les défenseurs à se replier pour aller se réorganiser derrière La Tourbe. Le 1er bataillon contre-attaque et reprend du terrain, en soutien « les 11ème et 12ème compagnies entraînées par leurs officiers se lancent résolument en avant et reprennent leurs positions du matin». L’ennemi est refoulé sur toute la ligne.
Octobre
Un peu de repos à l’arrière avant de remonter en ligne sur Massiges. Le secteur est devenu assez calme, toutefois le 28, l’artillerie ennemie se réveille et envoie des 210.
Novembre
Un coup de main. Une tranchée ennemie est enlevée et occupée. Une compagnie est envoyée en renfort. Deux contre-attaques ennemies sont contenues mais un troisième assaut oblige de céder. Un corps à corps violent s’engage, mais cédant face au nombre, les occupants de la tranchée conquise sont obligés de se retirer. A la suite de cette meurtrière affaire : 33 tués ou disparus et 12 blessés
Décembre
La pluie commence à tomber, « les tranchées deviennent des ruisseaux de boue ». L’ennemi, se rapprochant de plus en plus des positions sous le couvert de bombardements et le feu des mitrailleuses, empêche tous mouvements. Une attaque est lancée pour desserrer l’étau. Elle échoue laissant 92 tués et blessés.
L’ennemi commence une « lutte sous terre » en faisant sauter des mines souterraines sous les tranchées creusant des cratères dont l’occupation est primordiale: « des deux côtés, on amorce un boyau pour occuper l’entonnoir et on sefusille d’un bord à l’autre, mais les boucliers de l’ennemi sont plus résistants que les nôtres, ungrand nombre de travailleurs sont blessés et il faut renoncer à occuper l’entonnoir et se contenterd’en interdire l’accès à l’ennemi ».
Février
Le régiment est au repos, un congé est interrompu, les Allemands ayant fait sauté plusieurs mines et poussé son attaque sur La Main de Massiges. Le 4ème ric est chargé de la contre-attaque
« Le 3 février, alerte, le régiment rejoint Massiges où il était réuni à 18h 30. ». Le régiment tenant les positions a été délogé de l’annulaire qui est entièrement entre les mains des Allemands. « On propose de reprendre les tranchées perdues. Le bataillon Barbazan est chargé de l’attaque de l’annulaire. A la faveur de la nuit,il porte son bataillon au pied de la croupe et le disposes en colonnes par deux et le fait progresser jusqu’aux abords de la tranchée dans laquelle il se jette au signal convenu. La surprise est si complète que le mouvement continue jusque la deuxième tranchée qui est également prise. Une mitrailleuse allemande est enlevée, tous les Allemands (plusieurs centaines) sont tués ou fait prisonniers. Quelques minutes ont suffi pour obtenir ce brillant résultat malheureusement nous le payons de la vie de beaucoup des nôtres » Le lendemain, « au point du jour, le bataillon est contre-attaqué par de nombreuses petites colonnes allemandes qui sont repoussées ». Le bataillon passe la journée dans les tranchées reconquises et en est relevé le soir et part eu repos ».
Le 4e Régiment d’Infanterie Coloniale est d’ailleurs cité pour son action de ces deux journées. « Ce régiment n’a pas cessé dans tous les combats de la campagne, de donner les plus belles preuves de courage ; dans la nuit du 4 février, par son énergique chef le lieutenant-colonel Pruneau, a fourni trois contre-attaques à la baïonnette poussées à fond sur le terrain le plus défavorable, qui ont infligé d’énormes pertes à l’ennemi et a pris plusieurs tranchées. »
« Ces deux journées coûtaient cher au régiment » 101 tués, 373 blessés et 121 disparus. Parmi les disparus Louis Maurine. Un jugement du tribunal d’Alès fixera son décès au 4 février.
Extrait du jugement: « attendu qu’il résulte de divers documents communiqués, notamment d’un acte de disparition en date du 4 mars 1915 et de l’enquête à laquelle il a été procédé par le Ministère de la Guerre que le soldat Maurine Louis André (….) soldat au 4ème régiment d’infanterie coloniale (….) a disparu à Massiges le 4 février 1915, (….) que deux années se sont écoulées depuis la disparition constatée causée par un fait de guerre. Le tribunal le déclare « Mort pour la France » à la date du 4 février 1915 ».
Mémoire des Hommes, JMO du 4ème ric, 26N 864/1
AD 30, matricule 842, registre 1R889
AD 07, état civil d’Ales, registre décès 1921, acte 157
Journal officiel, lois et décrets, sa citation le 3 janvier 1924
Photo de Louis Maurine, reçue de M. Roy
Photo du 4ème ric, collection M. Bazas
* Laurent Duny, mort des suites de ses blessures (la gangrène)
Laurent Duny, mort pour la France
Fils de Jacques et de Elisabeth Virginie Gay, Laurent Duny, né le 24 août 1880 à Saint Etienne de Lugdares, est issu d’une fratrie de 9 enfants. Il est signalé comme cultivateur de profession. Ses deux frères, Jean Pierre et Marius combattront également en 14/18.
Appelé par la conscription, classe 1900, il rejoint le 16 novembre 1901 le 40ème ri caserné à Nîmes (ou Alès) comme soldat de 2ème classe. Le 18 septembre 1904, muni du certificat de bonne conduite, il est envoyé dans la disponibilité et le 1er novembre passe dans la réserve de l’armée active. Revenu à la vie civile, comme certains jeunes villageois, il quitte le village pour trouver « de l’ouvrage ». En 1906, il travaille à Langlade (Nîmes) et le 8 mars, il travaille au mas de Bellevue à Saint-Gilles (Gard) comme ouvrier agricole chez la famille Brun. Entretemps, il a accompli deux périodes d’exercices au 55ème ri, la première du 19 août au 15 septembre 1907, la seconde du 7 au 22 mars 1910.
Le 3 août 1914, il est rappelé au 58ème ri mais vu sa classe, il doit refaire une remise à niveau tant physique que des acquis militaires. Il reste donc à la caserne jusqu’au 4 septembre date à laquelle, il est incorporé dans un renfort de 850 hommes qui rejoindra le régiment le 6 septembre et incorpore la 12ème compagnie. Le IIIème bataillon très éprouvé à Lagarde puis à Dieuze est, en partie, reconstitué avec ces hommes.
Septembre
La gare de Gondrecourt, montage
Le 7, rassemblé en gare de Gondrecourt , le régiment est emmené par voie de fer vers Longeville puis marche vers Bar-le-Duc. Le régiment prend sa place pour la bataille de la Marne.
Son baptême du feu
Le10 septembre 1914, nouveau combat, il faut enlever la "maison blanche" et pour cela.... « n’hésitez pas à franchir la Beuse en passant à gué dut-on avoir de l’eau jusqu’au ventre, faites essayer d’abord par quelques hommes. Dès que ce sera possible il faut grimper sur la pente opposée et attaquer les Allemands à la baïonnette, saisissez l’occasion pour en finir », Une victoire au prix de 214 hommes hors de combat ! La poursuite de l’ennemi amène le 58ème ri dans le secteur Montzeville, Malencourt, Esnes et Avocourt…. Le front se stabilise.
Le secteur occupé par le régiment
Le régiment évolue dans le secteur, organisant défensivement les lieux, se positionnant en soutien d’attaque, se retirant brièvement à Parois Recicourt comme réserve d’armee mais revenant chaque fois en ligne pour reprendre ses missions. Pendant cette période, le front est « calme », il n’y aura pas d’engagement direct avec l’ennemi.
Octobre
Le 4 octobre le régiment quitte définitivement ses emplacements et glisse vers le Sud, se rapprochant de Saint Mihiel, cantonnant dans différents villages où à chaque fois il entreprend des travaux de défense creusant des tranchées, construisant des ouvrages de terre,
Le 20, il est à Villotte devant Saint-Mihiel et y cantonne et aménage le secteur Rupt .
Novembre
le 1er novembre, le régiment se dirige sur Malimbois (en face de Saint-Mihiel) pour y relever le 258ème ri. De concert avec le 40ème ri et par des relèves successives, il(s) occupe (nt) des emplacements sur la 2ème ligne et en réserve dans les environs de Rupt . Lors des repos, les hommes travaillent , creusent des tranchées renforcent les points de défense.
Le parcours de la 12ème compagnie
Le 6, la 12ème cie est en réserve sauf une section au passage a niveau sur la route de Rupt.
Le 7, la 12ème cie est à Villotte pour la garde des GVAD
Le 9, la 12ème est en réserve à Rupt pour constituer la réserve de 2ème ligne
Le 12, les compagnies relèvent le 40ème pour occuper Malimbois aux tranchées avancées
Le 14, l’artillerie lourde ennemie bombarde les positions tenues par le 58ème ri. Heureusement sans grande conséquence.
Le 15, les compagnies de première ligne reçoivent l’ordre de se préparer à monter à l’assaut des positions ennemies. Une compagnie de volontaires est formée pour partir en pointe.
Devant Chauvoncourt, le champ de bataille
L’attaque de Malimbois
Les bataillons reçoivent les emplacements dans les parallèles de départ pour leurs compagnies engagées ainsi que leur objectif. La 3ème compagnie, dont fait partie Joseph Terme, doit jouer un rôle essentiel dans l’engagement. Elle sera appuyée par la 12ème compagnie dont fait partie Laurent Duny
Le 16 , 4 heures du matin
Un début compliqué. Bien qu’en place dans leurs parallèles de départ, les compagnies ne peuvent atteindre leur point de départ à l’instar des sections de la 3ème compagnie qui n’ont pu se porter dans le petit bois triangulaire, la crête restant constamment éclairée par des projecteurs ennemis. Elles restent massées dans la carrière. Une seule section y parviendra. L’attaque est retardée.
Afin de préparer le terrain que devra franchir les lignes d’assaut, l’artillerie ouvre le feu: elle « ouvrira le feu vers les tranchées ennemies pendant 30 minutes puis allongera son tir sur les deuxièmes lignes ».
A 14h20, le départ est donné. Malgré le travail des artilleurs, les lignes d'assaut avancent difficilement rencontrant une vive résistance de l’ennemi bien dérobé des ses tranchées. L’artillerie allemande ouvre le feu afin de faire barrage. Ce feu extrêmement violent et efficace empêche les mouvements de certaines compagnies.
La 3ème compagnie doit déboucher sur le village de Ménouville . Sa section du petit bois tente en vain de se porter sur le village, elle est repoussée par le feu croisé des mitrailleuses, la section sur la crête qui se jetait dans le petit bois est refoulée avec de grosses pertes causées par l’artillerie allemande, l’autre section est également arrêtée par les mitrailleuses du village, tous les gradés étant tombés, un sergent prend le commandement et la ramène en arrière avec tous ses blessés. La dernière section de la 3ème cie occupant le petit bois fortement bombardé subit de grosses pertes et doit l’évacuer et se retire. Elles passeront la nuit sur leurs positions sur la crête.
La nuit interrompt le combat.
Le lendemain l’engagement est repris dès 3 h 40, La compagnie des volontaires parvient à enlever une tranchée mais perdue peu de temps après au cours d’une contre – attaque ennemie. La 12ème compagnie (capitaine Masseille) doit appuyer l’attaque de la 3ème compagnie sur Ménouville. Mais ses tranchées de départ, à la lisière NE du bois, sont occupées par des éléments de la 11ème compagnie, ce qui empêche la 12ème compagnie d’exécuter son mouvement avant le jour. Ayant à peine repris sa progression, un feu violent d’artillerie l’arrête au passage de la crête et l’empêche de se jeter dans le petit bois. Elle se retire dans la carrière avec les débris de la 3ème compagnie.
L’attaque générale ayant échoué, ordre est donné de la reprendre à 15h 30. La 8ème compagnie doit appuyer l’assaut sur le village de Ménouville
A 18 heures le capitaine Masseile parvient à jeter les 12ème et 8ème compagnies dans le petit bois à la tombée de la nuit et débouche sur le village de Ménouville mais éclairées par les projecteurs ennemis et arrêtées par des feux croisés très violents, elles sont obligées de se replier vers les lisières du bois qu’elles essaient d’organiser défensivement. Un feu d’artillerie trop intense les empêche de s’y maintenir. Le capitaine n’y laissant qu’une section, se retire dans la carrière voisine.
Le 18 à 4heures, force est de constater que l’attaque a échoué, les deux bataillons du 58ème sont relevés, les pertes sont très importantes.Parmi les blessés, Laurent Duny, une fracture (ouverte) de la jambe. Il est transporté vers l’hôpital d’évacuation n°5 de Bar-le-Duc. L’infection s’installe dans la plaie. Il décède le 28 novembre à 5heures 07 « par suite d’une fracture de la jambe et gangrène » précise l’officier d’administration. Il sera inhumé dans un cimetière temporaire puis transféré vers la nécropole de Bar-le-Duc.
Laurent Duny, photo datant de son service miltaire
Extrait de son acte de décès rédigé à Bar-le-Duc et transmis à la mairie de Saint-Etienne de Lugdarès.
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La nécropole de Bar-le-Duc.
Sources
Mémoire des hommes, JMO du 58ème ri 26N 649 1 à 7
archives départementales du Gard, fiche 1467 registre 1R 885
Journal officiel, lois et décrets, "Duny Laurent"
documents de famille Merci à Mr. Boris VACHELAS
cartes postales et photos personnelles
* Leur baptême du feu et les circonstances de leur mort.
Ce qu’ils ont vécu avant…
Mobilisés le 4 août 1914, Cyprien Barrot et Joseph Dumond, deux villageois, regagnent donc leur régiment à Pont Saint-Esprit et, du fait qu’ils sont d’une classe ancienne, sont versés dans le régiment de réserve le 255ème ri. Ils feront partie de la 19ème compagnie du 5ème bataillon. VOIR leur histoire dans les pages qui leur sont consacrées
Le 8 août le régiment quitte Pont-Saint-Esprit et par des marches successives arrive à Cavaillon, le 11 en soirée. Pendant les jours qui suivent, le régiment s’équipe différemment, il « abandonne le matériel alpin et se pourvoit de matériel de campagne…Il abandonne les jerseys en laine mais les ceintures de laine sont conservées en remplacement des ceintures de flanelles manquant ». Le 20, le régiment s’embarque en chemin de fer et débarque à Dieue-sur-Meuse le 21. Après un regroupement à Sommedieu, au Sud de Verdun, le régiment part en avant-garde de la 150ème brigade et débouche sur Gussainville où il se prépare pour l’attaque sur le bourg de Boinville conjointement avec le 240ème ri. (dans lequel il y aura deux autres villageois tués ce jour-là)
Le baptême du feu pour ces hommes.
Le ruisseau de l'Orne. Malgré sa petitesse, ce ruisseau posera un sérieux problème tant au 240ème qu'au 255ème régiments d'infanterie.
L’approche est difficile le seul pont du secteur est pris sous le feu ennemi puis après la traversée, il faut encore parcourir « 1400 m de plaine sans abri ni couvert ». La 21ème compagnie franchit difficilement le pont sur l’Orne, les autres compagnies traversent le ruisseau sur un pont de fortune. La nuit tombante empêche la continuation de l’assaut. Les hommes dorment sur les nouvelles positions.
Le lendemain, le bourg est enlevé mais à peine établies, les compagnies, prises sous le feu violent des mitrailleuses ennemies, flottent puis battent précipitamment en retraite sauf la 19ème compagnie qui garde son calme et se replie en ordre. Une nouvelle attaque doit être lancée, hélas le fléchissement du front « rend cette tentative inutile » et force les bataillons à se replier définitivement en comptant leurs pertes. Le régiment rétrograde sur Combres, à proximité des Eparges. Pendant quelques jours, le 255eme ri, glissant vers Saint-Mihiel, participe à la reconquête du terrain perdu ordonné par le GQG, avant de revenir, une fois le front stabilisé, le 15 septembre, aux Eparges. Il y organise une partie du secteur ;« inlassablement sous la pression meurtrière d’un adversaire supérieur en nombre et en matériel, il organise la lisière du Haut-Bois, les abords Sud-Ouest du village de Saint-Rémy, la côte 304 et la tranchée de Calonne » explique l’historique du régiment.
D'autres combats, les Eparges
(1) Venant de Mesnil sous les Côtes, le régiment s’installe aux Eparges puis (2) envoie deux compagnies sur Trésauvaux et Combres.
(3) deux autres compagnies sont envoyées pour les renforcer
Flèches rouges, attaque allemande, les compagnies (4) retraitent Le régiment s’installe dans le Bois- Haut (5)
En pointillé au départ de (5), une attaque est déclenchée sur Trésauvaux et Combres, elle échoue. La troupe se replie et (6) se retranche sur la route Mouilly-Les Eparges.
Le 21 septembre 1914
Dans un premier temps, les soldats installés à Combres et Tresauvaux creusent des tranchées et des postes d’observation sont lancés dans toutes les directions afin de sécuriser les défilés reliant les villages, les positions encore renforcées par l’envoi de deux nouvelles compagnies en renfort.
" Ces deux compagnies protégeront s'il y a lieu la retraite des unités de Combres et Trésauvaux".
Les allemands, signalés entrant dans Herbeuville, débouchent en masse par le col d’Herbeuville et prennent à revers les défenseurs de Combres qui se retirent imités également par les défenseurs de Trésauvaux. La situation est sérieuse, le 255ème ri concentre 6 compagnies sur les pentes dans le Bois-Haut (5) face à Saint-Remy. Deux compagnies sont gardées en réserve et les 250 hommes arrivés en renfort sont immédiatement repartis dans les unités.
Le 22 septembre
Les compagnies sont réparties sur le Bois Haut (5),
Malheureusement, le JMO ne donne pas les emplacements des compagnies. Où se trouve la 19ème cie?
Un duel d’artillerie commence mais des salves françaises tombent sur les positions des compagnies de réserve « gravement atteintes ». L’artillerie est rapidement prévenue « d’avoir à allonger son tir ». Un tir fratricide.
Le 23 septembre
Une attaque est décidée sur un front plus large, le 255ème ri doit, après une préparation d’artillerie, y participer en engageant, le 6ème bataillon sur Trésauvaux et le 5ème bataillon sur Combres . Les deux bataillons progressent vers leurs objectifs mais « le mouvement est interrompu à la nuit tombante ».
Le 24 septembre
L’attaque est reprise, les deux bataillons reprennent leur progression mais « pris de face par les feux des mitrailleuses et d’écharpe par l’artillerie de l’ennemi, les hommes se terrent » cessant tout mouvement.
Extraits du JMO, à part pour le premier tir, le JMO ne donne pas d'informations sur la réalité de tirs fratricides.
L’attaque reprend. Les compagnies s’arrêtent sur les nouveaux emplacements péniblement acquis. De nouveau « quelques obus paraissant venir de la tranchée de Calonne occupée par notre artillerie tombent en rafales » sur la troupe.
Changeant de position pendant la nuit, le 255ème ri st chargé d’établir un barrage face au Sud.
Au matin du 25, les compagnies du 5ème bataillon (dont la 19ème compagnie) sont échelonnées le long de la route des Eparges à Mouilly prêtes à résister à toute attaque venant du Sud, des cheminements de repli sont reconnus, en cours de journée, deux compagnies du 5ème bataillon glissent vers le village des Eparges pour combler le vide crée par le départ de deux compagnies du 302ème ri voisin.
Extraits du JMO, le bombardement mortel pour les deux villageois.
A 17h30 « une pluie d’obus s’abat sur la 19ème compagnie et fait de nombreuses victimes 9 tués, 31 blessés dont trois officiers et 2 disparus…...
Au total, les événements des Eparges coûteront une trentaine de tués, énormément de blessés et quelques disparus.
Parmi les victimes deux villageois
Le site des Eparges fera l’objet d’une lutte incessante pour l’occupation des crêtes qui donnaient une vue sur la plaine environnante. Une guerre des mines bouleversera le paysage.
Sources
Mémoire des Hommes,
jmo du 255ème régiment d'infanterie, 26 N 739/9
BNF, les albums Valois, photos des Eparges, PV 0036 0368
Historique du 255ème ri, BNF, 1914/1917 Charles Lavauzelle Paris 1920
carte selon une base de Géoportail
photos personnelles
* Auguste Cléophax, blessé à Massiges, le 27 septembre 1914
Fils de feu Auguste et de feue Catherine Darbousset, Auguste Cléophax est né le 6 juillet 1884 à Saint- Etienne de Lugdarès et y exerce la profession de cultivateur. Appelé à l’activité le 16 novembre 1902, il incorpore le 96ème régiment d’infanterie caserné à Béziers (et Agde), comme soldat de 2ème classe. Son service militaire terminé, il est envoyé, le 15 septembre 1905, dans la disponibilité muni du certificat de bonne conduite.
De retour à la vie civile, il reprend ses activités et le 25 mars 1906 s’installe à Langlade (Gard) où il épouse, le 24 octobre 1908, Augustine Plantat. Comme tous les militaires de la disponibilité, il effectue deux périodes d’exercices, la première du 20 novembre au 12 décembre 1909, la seconde du 23 mai au 8 juin 1910 au 40ème régiment d’infanterie en garnison à Nîmes (Alès et Uzès).
La guerre éclate
Le 12 août 1914, mobilisé, il est affecté au 8ème régiment d’infanterie coloniale (8ème RIC) , son nouveau régiment qui est en garnison à Toulon, un régiment qui est déjà parti, le 9 août, vers la région de Neufchâteau en Belgique. Comme « ancienne classe », il refait une brève période d’exercices afin de retrouver quelque peu de condition physique et d’acquis militaires.Quittant Toulon le 31 août, il rejoint le régiment, le 2 septembre, à Cernay-en-Dormois avec le premier renfort de 490 hommes. Le régiment continue sa retraite et, comme soutien d’artillerie, sa marche est souvent « accompagnée par de nombreux obus allemands » qui cherchent à neutraliser les batteries françaises dont le régiment assure la protection.
Les longues marches fatiguent les hommes et lorsqu’ils peuvent prendre un peu de repos, l’artillerie ennemie entre en action les obligeant à abandonner le cantonnement.
Les bombardements s’intensifient, les pertes également. La troupe est toujours en alerte et en mesure, baïonnette au canon, de repousser l’attaque ennemie mais l’infanterie allemande, bien que présente, ne se dévoile jamais.
Le 5 septembre, la Marne est franchie, le régiment est à Saint-Remy en Bouzemont. La dernière limite décidée par l’Etat-major général. On ne recule plus ! Un repos. Le lendemain, un ordre de Joffre :
Marcher vers le Nord et reprendre le terrain perdu.
L’ennemi recule, la poursuite s’engage. Le premier engagement avec l’infanterie allemande a lieu à Luxémont, un succès. La marche en avant reprend mais la progression est ralentie par la pluie « qui défonce les routes ».
Les positions françaises et allemandes le 16 septembre.
Le 8ème RIC , en avant-garde de la division, se rapproche de Massiges et le 16 septembre 1914, il reçoit l’ordre d’investir la position. Un endroit où l’ennemi est retranché dans des lignes en crêtes qui dominent les positions de départ des Français
Le relief des 5 collines au Nord de Massiges fait penser à une main, sur la carte, l’index, le majeur et l’annulaire. D’où son nom, La main de Massiges
Les premières attaques et contre-attaques ne donnent aucun résultat concret sur le terrain sauf de nombreuses pertes de part et d’autre. Entre le 18 et le 25 septembre, 16 tués et plus de 500 hommes hors de combat pour le régiment. Tout mouvement de quelque importance est voué à l’échec car devant eux, il y a « un ennemi très vigilant soutenu par une artillerie a laquelle nos 75 ne répondent que faiblement ».
Un front défensif est organisé par le 8ème RIC. Les tranchées sont renforcées en les recouvrant de planches pour protéger les tireurs contre les shrapnells. Un mot d’ordre circule dans les tranchées: « avoir une attitude agressive afin de contenir l’ennemi ».
Au musée à ciel ouvert de Massiges, la reconstitution d'une tranchée et les objets retrouvés lors des fouilles sont remis en situation. à voir!
La Vierge aux abeilles, Lors d'une attaque allemande, une balle vint percer le buste de la statue, Profitant de l'impact, un essaim d'abeilles vint s'établir à l'intérieur de la statue.
L’attaque du 26 septembre 1914
Mais le 26 septembre, les Allemands prennent l’initiative sur tout le front devant Massiges. Profitant d’un épais brouillard, l’attaque se fit sur tout le secteur. C’est le 2ème bataillon qui prend l’attaque de plein fouet. Il résiste et ne cède aucun pouce de terrain, les réserves sont engagées pour renforcer les lignes. Mais des éléments du régiment voisin reculent abandonnant leurs emplacements. Le front fléchit. Le 8ème ric pousse deux de ses compagnies pour les aider. Immédiatement, des contre-attaques sont lancées afin de reprendre le terrain perdu, les batteries de 75 soutiennent les efforts de l’infanterie. Les tranchées sont reprises au prix d’une lutte opiniâtre. L’engagement dure toute la matinée. Ne pouvant plus progresser ni contenir le retour des français, l’assaillant recule et les mitrailleuses françaises entrant en action, fauchent les fuyards. Certains se rendent, ils seront emmenés vers l’arrière. De part et d’autres les pertes sont sévères.
Le calme revient sur le champ de bataille. Les effectifs chargés de tenir la première ligne sont renforcés et appuyés par des mitrailleuses. L’alerte a été chaude et des mesures de sécurité sont prises. La nuit sera néanmoins calme mais dès le lendemain, le village de Massiges est encore marmité.
Parmi les nombreux blessés, Auguste Cléophax.
Blessé par éclat d’obus, le 27 septembre 1914, une plaie au cuir chevelu, région pariétale droite. Il est évacué vers l’arrière et soigné jusqu’au 6 janvier 1915. De retour au dépôt de Toulon, il rejoint le front mais passe au 38ème régiment d’infanterie coloniale, 38ème RIC.
De nouveau sur le front.
De 1915 à fin 1916, ce seront les combats dans la Woevre, Juillet 1915, il est à Bois-le-Prêtre, à la Croix des Carmes, une contre-attaque allemande, les premiers lance-flammes sont employés par les Allemands qui font également sauter des mines sous les lignes françaises.
La Croix de guerre avec étoile de bronze
Il y est remarqué et cité pour sa bravoure « « s’est offert spontanément pour occuper un poste périlleux pendant trois nuits consécutives, s’est déjà fait remarqué par son mépris du danger » et décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Plus tard, son régiment revient à Massiges puis part pour la Somme, de nouveaux combats qui dureront jusqu’au mois de novembre 1916. Il en sort indemne.
Départ pour l’Orient
Arborant sa Croix de guerre, Auguste Cléophax pose avec deux camarades . Il porte déjà le nouvel uniforme de drap bleu tandis que le voisin porte encore le modèle gris de fer bleuté. Photo prise en novembre-décembre 1916 à Monthuel
Ayant appris qu’il allait être envoyé en Orient, le régiment quitte le front le 6 novembre 1916 et embarque dans trois trains en direction du camp de Valbonne (Monthuel) où il se reconstitue et « se transforme en régiment alpin ».
Du 11 au 14 décembre, le régiment est envoyé à Marseille pour, le 16, embarquer en direction de Salonique.
Quatre transports de troupes assurent l’opération, le Charles Roux, le Colbert, le Paul Lecat, le Pei Ho (Auguste Cléophax monte à bord du Paul Lecat ou du Pei Ho). Débarqué du 24 au 26 décembre 1916 à Salonique, le 38ème ric se regroupe au camp français.
Auguste Cléophax (sous la flèche) en Orient. Logement sous tente
Le 2 janvier 1917, le régiment quitte le camp et se dirige vers le Vardar. La campagne en Orient commence faisant face aux troupes bulgares équipées par l’Allemagne. Les hommes creusent des tranchées, prennent part à des attaques des contre-attaques, organisent des secteurs et subissent des pilonnages de l’artillerie ennemie, mais également réalisent des travaux de génie afin d’améliorer le réseau routier.
Les hivers sont froids, les étés trop chauds. Le paludisme affaiblit les hommes. Le Vardar, la Cerna, Monastir, Florina, la Serbie, Vladova, Kir-Kilissé, le Piton rocheux et le Piton jaune… des noms rencontrés au gré du JMO. Il fera campagne jusqu’au 1er août 1917.
Un premier retour en France ! Du 2 août au 11 août 1917, il profite d’une permission mais le 12 août, il est dirigé sur les mines de la Grand Combe et y travaille jusqu’au 23 octobre.
Le 24 octobre, il rentre au dépôt de Toulon jusqu’au 22 novembre1917.
Auguste Cléophax, après la guerre
Le 23 novembre 1917, il embarque vers Salonique et rejoint son régiment. Il y reste jusqu’au 23 août 1918.
Le rapatriement définitif
Il rentre définitivement en France et sera mis en congé illimité le 9 mars 1919. Il se retire à Langlade (Gard). Il garde quelques séquelles de son paludisme ainsi qu’une petite cicatrice à la tête.
Sources
Documents de famille, Merci à Mme G. Ottaviani, la petite-fille d'Auguste.
Mémoire des Hommes, les JMO des
8èle ric, 26N 564/17
2ème div col 26n467/1
38ème ric 26 n 866/16
pas de jmo pour la 2ème brig col
historiques des 8ème ric et 39ème ric sur gallica BNF
Cartes postales anciennes et photos des lieux, coll. pers.
IMPRESSIONNANT, à visiter pour avoir l'envie de s'y arrêter si vous passez par là!!!!
http://www.lamaindemassiges.com/index.htm
* Auguste Terme, mort des suites de maladie contractée en captivité
Auguste Terme mort pour la France
Fils d’Auguste et de feue Mélanie Brun, Auguste Terme est né le 1 juillet 1888 à Saint-Etienne de Lugdarès et y exerce la profession de cultivateur.
Le 8 octobre 1909, il est appelé au 3ème régiment d’infanterie en garnison à Digne et à Hyères comme soldat de 2ème classe. Le 24 septembre 1911, il est envoyé dans la disponibilité muni du certificat de bonne conduite. De retour à la vie civile, il reprend ses activités. Il effectue une période d’exercices dans son régiment du 31 août au 22 septembre 1913.
C’est la guerre
Le 4 août 1914, il est rappelé à l’activité et part « aux armées » dans la 7ème compagnie du IIème bataillon, un bataillon qui sera mis plusieurs fois à contribution.
Le 6 août, le régiment, rassemblé à Digne, embarque dans des trains que le conduiront à Diarville où il débarque le lendemain.
Une photo de famille, le départ du 3ème ri en août 1914
Le 14 août, le premier combat
Après quelques glissements vers l’Est, le régiment occupe, le 14 août, le village de Coincourt qu’il met en défense avant de monter, au milieu de l’après-midi, au feu avec, comme objectif, la prise du bois Haut de la Croix en bordure du village de Lagarde, un endroit décrit comme étant le « siège de travaux défensifs solidement établis » rendant l’ennemi « peu visible ».
C’est le baptême du feu pour Auguste Terme (7ème cie du IIème bataillon), il s’en sort indemne.
Occupant le flanc droit, le IIème bataillon doit prendre la côte 282. Dès le début de l’attaque, les lignes sont prises sous le feu violent de l’artillerie et de l’infanterie ennemies. « Les hommes essaient de s’abriter soit en se couchant à plat ventre soit en utilisant leur sac comme bouclier». Malgré cela, la progression, bien que ralentie, continue mais elle est insuffisante pour atteindre les objectifs. En soirée, les premiers éléments sont encore à 300-600 m de leur objectif. Devant la difficulté d’avancer encore, les pertes sont déjà lourdes, le régiment est ramené sur ses positions de départ. L’engagement a échoué. 24 tués et 712 hommes blessés ou disparus !
Le deuxième combat
Le 19 août, le 3ème ri, est de nouveau présent dans les combats de Dieuze-Vergaville, Pendant que les 1er et IIIè bataillons montent en lignes, le IIème bataillon reste en soutien d’artillerie. L’ennemi débordant par la droite, l’ordre de retraite est donné, le IIème bataillon quittera le théâtre des opérations en dernier. De nouveau des pertes plus que sensibles, des tués et 524 blessés ou disparus !
En raison des pertes du 14 et 20 août, l’effectif est très réduit. Les premiers renforts arrivent, plus de 2000 hommes en deux jours. Le régiment continue de retraiter sous la pression de l’ennemi et plus particulièrement de son artillerie.
Le 29 août la 7ème compagnie est engagée.
« Après une reconnaissance, la 7ème compagnie attaque une maison où se trouvait une centaine d’Allemands. Surpris, ils (les Allemands) allaient être capturés lorsque au même moment, de gros projectiles ennemis arrivent sur la maison anéantissant une section de la 7ème compagnie et une cinquantaine d’Allemands, obligeant la compagnie a se replier sans faire aucun prisonnier ».
Le 6 septembre, le régiment est transporté en trains jusque Longeville et prend alors la direction de Bar-le-Duc. L’ennemi bat en retraite. Le régiment participe à la poursuite. De marche en marche, le 3ème ri arrive, le 19 septembre 1914, entre Malancourt et Bethincourt.
Entre Malancourt et Bethincourt
Le troisième combat du 20 septembre 1914
Extrait du JMO l'ordre de bataille
Le IIème bataillon en tête, l’attaque de la côte 281 commence dès 3 heures 30 le matin. « Marchant en silence la première ligne arrive à proximité des tranchées allemandes sans avoir été éventées », les pantalons rouges se lancent à l’assaut des positions ennemies. Mais une ruse allemande déstabilise un instant la ligne d’assaut qui est prise sous une violente fusillade. Malgré ce feu, les colonnes d’assaut poussent et enlèvent les tranchées. Malheureusement la 7ème compagnie « soit par suite de l’obscurité soit pour un motif inconnu » venant se mélanger à la 8ème compagnie, crée un flottement... ce dont profite l’ennemi pour déclencher une vive réaction.
« Frappés d’un feu d’infanterie de front et d’enfilade », les hommes se replient. Le régiment arrête l’attaque et se reconstitue à Bethincourt. Des tués et 546 blessés et disparus.
Parmi les disparus, Auguste Terme qui, blessé à la jambe, est fait prisonnier.
Montage avec toutes les fiches du CICR concernant le prisonnier
Blessé, il est soigné au lazaret de Stenay avant d’être envoyé, le 27 novembre vers le lazaret du camp de Germersheim pour y achever sa convalescence et intégrer ensuite le camp où sa santé se dégrade au fil du temps.
Le 12 mai 1915, il est transféré vers le lazaret de Rastatt (Rastadt) en direction de la Suisse. Comme « grand malade », il est transféré à Emponeux ( ?) , en Suisse pour y recevoir des soins plus appropriés.
En vain, sa santé se dégrade de plus en plus à tel point qu’il est rapatrié sanitaire vers la France le 25 juillet 1918. Il rentre au village, le 31 juillet et malheureusement y décède le 2 août suivant « des suites de maladie contractée en captivité ».
Sources
3ème RI 26N572/1/2
48ème brigade d'infanterie 26N 542 /2
29ème division, 26N 316/1
Fiche Mort pour la France
Archives départementales du Gard, fiche matricule Auguste Terme, N°1379, reg 1R975
Archives du Comité international de la Croix-Rouge,voir illustration
Photo des soldats, Document de famille, Mr P. Isel, merci du partage, photo hébergée sur le site Chtimiste
Photos du secteur de Bethincourt, photos personnelles
* Un mot du maire
Quel métier que celui de maire en ces moments !
Auguste Palhon, maire du village pendant la guerre 14/18.
Auguste Palhon, maire du village
« Depuis la mobilisation je n’ai plus une minute à moi, la mairie m’occupe du matin au soir »
Extrait d'une lettre du maire, chez le boulanger...
Entre les télégrammes qui le font lever par trois fois par nuit et les affaires courantes, le maire n’a guère le temps de s’occuper de son étude notariale. La guerre apportant son lot de tourments, chaque affaire courante prend des proportions énormes.
Dès le mois d’août, conscient de toutes les difficultés qui pourraient survenir, Auguste Palhon adopte, avec son conseil municipal, une série de mesures pour soutenir la population
Il anticipe une éventuelle disette en limitant l’achat de pain « pour que chacun en ait un peu » et en commandant, sur le compte de la commune, 12 balles de farine qu’il revendra « au prix coûtant aux villageois qui en feront la demande ». Il fait également voter un crédit de 1 000 fr qu’il transforme en bons à distribuer à la population pour l’achat de pain.
Extrait d'une lettre , l'aide apportée aux épouses
Le départ des hommes pour le front, pour la plupart cultivateurs, laisse nombre d’exploitation familiales à l’abandon alors que la saison bat son plein. Qui pour pallier cette absence ? Les épouses relèvent le défi suite à l’appel lancé du Président du Conseil Viviani qui leur demande de « remplacer sur les champs de culture les hommes partis sur le champ de bataille ». Afin d’aider ces femmes, Auguste Palhon fait le tour du village pour trouver des volontaires. Son discours est entendu et constate-t-il « parfois 16 à 20 personnes (se présentent) pour lever des récoltes »
La solidarité n’est pas un vain mot !
Extrait d'une lettre , l'anxiété des familles
Mais bien plus que la crainte de manquer de nourriture, c’est l’anxiété générée par la présence au front d’un membre de la famille. Certaines familles reçoivent du courrier de leur parent monté dans le Nord-Est, d’autres sont toujours sans nouvelle, et « cette absence de nouvelle ne laisse présager rien de bon » et, lorsque le maire est informé par un courrier officiel, les villageois se pressent vers sa maison en quête d’un renseignement.
La maison du maire à gauche sur la carte postale et extrait d'une lettre.
Quelques extraits de son courrier
22 août 1914
Il est parti 160 hommes de la commune « sans compter les jeunes qui étaient au service »
« Nous avons déjà 3 enfants du pays blessés et qui sont dans des hôpitaux, 2 qui n’ont pas donné de leurs nouvelles et les parents redoutent la mort, un était dans les Dragons, l’autres dans les Alpins »
Le 5 septembre 1914
« Ici tout le monde attend avec anxiété des lettres, il y en a 9 ou 10 qui n’ont aps encore écrit depuis le 8 août, Bien d’autres écrivent, ils sont blessés et hospitalisés à Bayonne, Perpignan, Bourges, les mères et les épouses sont dans la désolation ». « Aujourd’hui est une journée noire, la classe 14 part et les mères sont désolées »
Marius Antoine Jean, Jean-Baptiste Rieu, Louis Blanchon, Louis Vidal,Louis Darbousset, Pierre Roux,Toussaint Villesèche, Auguste Moulin.... sont de cette levée.
Le 20 septembre 1914
« Nos soldats au nombre de 15 ou 16 sont dans divers hôpitaux, 4 manquent à l’appel, sont-ils prisonniers ? On ne nous dit rien ! »
le 22 novembre 1914
« Chaque jour, nous arrivent des morts de nos jeunes gens et des hommes mariés, c’est épouvantable et au surplus nous en avons une dizaine prisonniers en Allemagne et 7 ou 8 dont on ne peut avoir de nouvelles »
La mort d’un fils, d’un époux.
Le pli envoyé aux maires pour leur annoncer la mort au combat d'un de leurs administrés
Le maire sera le premier averti par un simple pli envoyé par le Ministère de la Guerre et c’est à lui qu’incombera la difficile et douloureuse mission d’aller prévenir la famille.
« Monsieur le Maire,
J’ai l’honneur de vous prier vouloir bien avec tous les ménagements nécessaires en la circonstance, prévenir…. ; du décès du soldat…
Je vous sais très obligé de présenter à la famille les condoléances de M. le Ministre de la Guerre et de me faire connaître la date à laquelle votre mission aura été accomplie.
Agréez Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments distingués ».
Une photo en uniforme, il semblerait qu'il soit officier. (recherche en cours)
Qui est ce maire?
Auguste Palhon, né en 1847, il fait son service militaire en 1867 et participe à la campagne de 1870-1871. Il reprend l'étude notariale de son père (lui-aussi maire du village) tout en assurant la gestion de la commune de 1882 à 1919, un long mandat , 47 ans de gestion
Il sera décoré de la Légion d'Honneur... le jour de son décès en septembre 1924
Sources
Documents de la famille. Merci à M. Roche pour le partage
le pli administratif, Gallica
carte postale ancienne coll. pr.
* Dieuze, Vergaville, le 20 août 1914, une journée noire pour le village
Dieuze, Vergaville, les 19 et 20 août, des villageois montent au feu.
Cinq n’en reviendront pas.
Cinq seront emmenés en captivité
Plusieurs seront blessés
Des pages personnelles illustrent leur parcours voir "pages du souvenir"
Carte du secteur couvert par le15ème CA
1 la concentration des deux divisions, 2 l'avancée des Français le 20 août en journée, 3 les positions ennemies
Partisans de l’’attaque d’infanterie, baïonnette au canon, enfonçant le front ennemi, les généraux qui ont lancé, en ce début de conflit, les Pantalons Rouges face aux mitrailleuses ennemies se sont rendus compte de la vanité de leur théorie. Les pertes seront énormes. Après leur échec, certains seront limogés. Il était trop tard pour les milliers de victimes mortes au champ d’honneur.
Passant par Blanche Eglise, les régiments se dirigent vers Kerprich
Le 19 août 1914,
une importante attaque sur un front compris entre Biderstroff, Bourgaltroff, Guebling et Koeking vise à repousser les troupes bavaroises est lancée.
Les régiments bivouaquent dans les campagnes de Kerprich en attendant l'ordre de départ
« attaquer à fond » disent les ordres.
Ce qu’ignorent les Français, c’est que ces positions sont solidement organisées, bardées de tranchées protégées par de nombreuses mitrailleuses qui couvrent le terrain et soutenues par de l’artillerie qui a minutieusement calibré ses relevés sur le plateau.
Chaque régiment reçoit son objectif, le 58ème les lisières de Koecking, les 55ème et 61ème Guebling-Bourgaltroff, le 112ème ri Biderstroff, quant au 40ème ri, avancé dans la forêt de Koeking, il se tient en réserve. Ayant traversé Dieuze et pris la direction de Kerpich, les troupes, sauf le 112ème ri qui part de Gelucourt et le 40ème ri de Saint Médard-prennent leurs positions de départ. Les premières lignes avancent en terrain découvert.
A peine déployées, elles sont prises à partie par les feux adverses. En face les canons tonnent, les mitrailleuses commencent à crépiter. La progression est lente et difficile. Vu la violence de la résistance, un repli sur les positions de départ (entre Guénestroff et Kerprich) est ordonné. L’assaut sera repris le lendemain.
Les régiments reviennent se reconstituer dans les campagnes entre Kerprich et Guénestroff
Les régiments dans le combat du 19 août
Le 40ème ri
Parti de Saint-Médard, le régiment traverse la forêt de Koeking et prend position au Grand Carrefour qu’il met en défense. Employé comme réserve, il enverra, selon les besoins, des compagnies pour soutenir des secteurs qui faiblissent. Ainsi deux compagnies et une section mitrailleuses se porteront-elles « au secours du 58ème ri fortement engagé à la lisière de la forêt ». Il assurera également la liaison avec le 20CA. En soirée, le régiment se retire sur Kerprich
Parti de Kerpich, c’est sous un feu violent d’artillerie lourde ennemie, que le régiment, le 3ème bataillon en première ligne, progresse le long de la voie ferrée et se fraie difficilement un chemin « jusqu’au SUD/OUEST de Guebling (embranchement des voies ferrées)», mais ne peut cependant pas atteindre ses objectifs. La nuit ayant interrompu les combats, les fantassins se replient sur Guénestroff,
Le 58ème ri
Parti de Kerprich, le régiment doit occuper et tenir la lisière nord de la forêt de Koeking Face à un ennemi bien retranché, le régiment engage toutes ses compagnies « moins la 4ème cie, en réserve » mais ne parvient pas à percer. La réaction ennemie est immédiate. Après une préparation d’artillerie, l’ennemi développe une attaque et lance son infanterie sur les flancs du régiment. Bien que la contre attaque de la compagnie de réserve rompe le mouvement ennemi, un premier repli est effectué sur Kerprich.
Le 61ème ri
Parti de Kerprich, le 61ème se dirige vers Vergaville qu’il attaque par l’EST, occupe. Il met en défense la gare avant de poursuivre sa marche. La réaction ennemie est rapide, le village est lourdement pilonné bloquant les biffins. Un « arrosage par l’artillerie jusque 19 heures » qui oblige les occupants à se retirer vers Guénestroff.
Le 112ème ri
Parti de Gelucourt et passant par l’EST de Dieuze, le régiment prend Bidestroff comme objectif. Lors de l’avance, les hommes sont soumis à de violentes rafales de l’artillerie ennemie. Malgré cela, le village est investi. La réplique des artilleurs bavarois ne se fait pas attendre. Le village est pilonné. Et ce n’est que vers 21 heures, lorsque le bombardement cesse, que le régiment, laissant une partie de ses effectifs en place, se retire vers Stimbach au SO de Bidestroff où il se fortifie en vue d'une contre attaque.
Le combat du 20 août
Les régiments dans le combat du 20 août
La journée du 20 août, les troupes s’étant retirées, la veille, sur Guénestorff repartent à l’attaque: 30ème division; rouge le 55ème ri - bleu, le 58ème ri - brun, le 61ème ri - noir le 40ème ri - 29ème division, jaune le 112ème ri.
arcs verts, le font bavarois, ligne pointillée, la voie ferrée passant par Dieuze et Vergaville, en gris, les axes routiers desservant le secteur, ligne oblique noire, séparation entre les 29ème (à droite) et 30ème divisions (à gauche)
petites flèches rouges, la retraite individuelle, grosses flèches rouges, la retraite générale par Blanche-Eglise en direction de Dombasle.
La nuit sera brève.
Départ des positions abandonnées la veille. De 5 heures à 9 heures le combat sera intense. Débouchant sur le plateau à 1200 m des lignes ennemies, les fantassins avancent sur un terrain découvert où rien ne permet de se défiler. Les vagues d’assaut, prises sous un feu intense de mitrailleuses et d’artillerie de gros calibres, progressent plus que difficilement. L’artillerie bavaroise fait rage et « le barrage précis fauche les lignes de tirailleurs ». Les mitrailleuses sèment la mort dans les premières lignes. « Des vides énormes se creusent dans les rangs, l’élan est brisé ». Les ordres pleuvent. Malgré les périls, il faut repartir de l’avant. Reformées, les vagues s’élancent à nouveau. En vain, car rien n’échappe aux artilleurs ennemis. « Les unités très fractionnées marchent par bond courts et rapides en utilisant tous les cheminements possibles mais l’ensemble du terrain est si bien surveillé et le repérage si parfaitement établi que l’apparition de fractions même de faibles effectifs est immédiatement saluée par des feux d’artillerie fort bien réglés » lit-on dans un JMO.
Que lit-on dans les JMO des régiments? Extraits
L’attaque a échoué.
Devant l’ampleur des pertes et l’impossibilité d’avancer, le repli est ordonné vers Kerprich, un repli causant encore des pertes car des sections de mitrailleuses ennemies profitent de la voie ferrée menant vers Dieuze pour s’infiltrer jusque Vergaville. La halte à Kerprich sera brève.
La retraite vers Blanche Eglise. Le terrain découvert ne favorisant pas le défilement, la marche, malgré les fatigues accumulées ces derniers jours, se fera de nuit.
A peine rassemblés, les régiments, profitant de la nuit, retraitent vers le SUD afin d’échapper à l’artillerie ennemie. L’arrêt se fera dans les environs de Dombasle. Malgré leur détermination, les régiments de fantassins n’ont rien pu faire devant les mitrailleuses et les canons ennemis.
Vers Blanche Eglise. Le paysage traversé par les troupes en retraite
Les pertes
Plus de 1200 « tués à l’ennemi » jonchent le terrain et combien d’hommes hors de combat par blessure ou capturés.
Selon les dénombrements, dans chaque régiment, plus de 300 tués à l’ennemi, à l’exemple du 58ème ri qui déplore 1150 hommes hors de combat pour ces deux jours dont 10 officiers tués, 7 blessés 2 disparus et 4 prisonniers) et au 40ème ri, qui déclare 977 hommes hors de combats.
Le repli plus que chaotique ne permet pas d’emporter les blessés qui sont abandonnés sur le champ de bataille de même que ceux soignés dans les postes de secours. Relevés et soignés par les Allemands, ils seront emmenés captifs vers les camps de prisonniers.
Parmi les villageois présents à ce combat, 5 morts, 5 prisonniers, des blessés.
(à l'heure actuelle des recherches)
sources
Les photos illustrant cette page sont de Mr. Fabien Bornes, vice-président du Souvenir français de Bidestroff.
Merci pour la qualité informative de votre dossier. Merci du partage
Ces photos permettent de se rendre compte dans quel environnement évoluaient les fantassins français. Une couverture du sol peu favorable aux attaquants.
Mémoire des Hommes,
JMO
15 CA 26N155/1
30ème division, 26N318/1 (pour les 40ème, 55ème , 58ème et 61ème ri.).
29ème division, 26N 316/1 (pour le 112ème ri)
57ème brigade, 26N512/1 (pour le 112ème ri)
59ème brigade, 26N512/5 (pour les 40ème et 58ème ri).
60ème brigade, 26N512/6 (pour les 55ème et 61ème ri).
Services de brancardiers divisionnaires, 26N347/9
40ème ri, 26N620/1
55ème ri, 26N644/1
58ème ri, 26N649/1
61ème ri, 26N155/9
112ème ri, pas de JMo avant août 1916, cfr 57ème bgd et 29ème division.
Carte(s)
AFGG, 1er volume, la bataille de Morhange
Carte plan du combat sur base de Géoportail pour le situations des lieux
* Augustin Giraud, pris le 22 septembre 1914 et mort en captivité
Fils naturel de Marie Nathalie Giraud, Augustin Giraud, né à Marseille, le 13 janvier 1883, est abandonné à sa naissance. Recueilli et adopté par la famille Mercier, des cultivateurs habitant Saint-Etienne de Lugdarès. Il travaillera sur l’exploitation familiale jusqu’ à la conscription.
Photo prise lors du service militaire en 1915.
Son signalement sur sa fiche matricule
De la classe 1903, il rejoint le 55ème Ri, caserné à Pont Saint-Esprit, (caserne Fépin), le 16 novembre 1904 comme soldat de 2ème classe. Le 16 novembre 1907. Son service militaire terminé, il est envoyé dans la disponibilité le 12 juillet 1907, muni du certificat de bonne conduite puis versé dans la réserve le 1er octobre suivant.
Revenu à la vie civile, il reprend ses activités de cultivateur sur les terres familiales et épouse, le 30 octobre 1907, Marie Eulalie Coutaud, une jeune fille du village, de trois ans sa cadette. La famille s’agrandit bien vite, 1908,1909 (+1909), 1911, deux filles et un garçon. Malheureusement, l’une des petites filles décède en bas-âge.
La caserne Fépin à Pont Saint-Esprit, caserne du 55ème ri
Comme tous les soldats de la réserve, il accomplit deux périodes d’exercices afin d’entretenir ses acquis militaires, la première du 21 août au 12 septembre 1910, la seconde du 21 mars au 6 avril 1912, toujours au 55ème ri.
Entretemps, il a hérité, en 1911, au décès des ses parents adoptifs, de l’exploitation agricole familiale.
Août 1914, la mobilisation, la guerre !
Il est rappelé l’activité et rejoint son régiment le 4 août 14. Son épouse, enceinte, donnera naissance à une fille en avril 1915. Une enfant qui ne connaîtra jamais son père. Une épouse qui devra assumer les travaux de l'exploitation en l'absence de son époux. (voir le combat des femmes)
Au 55ème régiment d'infanterie
Le régiment est rapidement mis en route, mais avant de partir, Augustin, comme beaucoup de soldats, dépose une partie de ses effets personnels au café de Paris, tout en demandant à son épouse de venir les récupérer.
Le 7 août c’est le départ pour le front. Trois trains emmènent le régiment aux portes de la Lorraine qu’il faut reprendre aux Allemands.
Débarqués dans le secteur de Vezelise, les bataillons prennent leur cantonnement dans les campagnes avoisinantes. Après plusieurs glissements vers l’Est, le régiment arrive dans les environs de Parois, « à la disposition de la 59ème brigade fortement éprouvée à Lagarde le 11 août ».
Le 15 août, le régiment, toujours en réserve et sous la protection de l’artillerie se rapproche de Coincourt –la frontière-- précise le JMO.
Le 18 août il bivouaque à Juvélise, le 19 août, par une marche d’approche, le régiment se dirige vers le secteur de Dieuze.
Son parcours
C’est le 20 août, au combat de Dieuze-Vergaville, qu’Augustin Giraud reçoit son baptême du feu. Un combat d’une extrême violence, 900 hommes hors de combat ! Un premier repli mais le 55ème ri reste au contact de l’ennemi. Puis, le 27 août, un nouvel engagement à Mont-sur-Meurthe, le régiment, baïonnette au canon, charge les positions allemandes. Une victoire mais, de nouveau, coûteuse en vies humaines.
Augustin Giraud est indemne. De marche en marche, le régiment arrive le 18 septembre dans le secteur de Montfaucon. Un endroit dangereux car l’ennemi s’y montre fort agressif. Les hommes des 1er et 2ème bataillons organisent la position dans les bois. Augustin Giraud est dans la 5ème compagnie du 2ème bataillon. Le 3ème bataillon est en réserve à Avocourt.
Montfaucon, encore un village qui comptera de nombreuses destructions
Le 20 septembre, le secteur de Montfaucon subit un pilonnage par de l’artillerie lourde (une préparation à un assaut) et le 3ème bataillon, bien qu’en réserve à Avocourt, monte en ligne pour renforcer les défenses.
L’attaque a lieu le 22 ,
Après une nouvelle préparation d’artillerie « de gros calibre », « les Allemands sortent de leurs tranchées, en rangs serrés, et attaquent nos positions, ». Malgré la supériorité numérique de l’assaillant, les défenseurs tiennent bon et ne concèdent aucun terrain mais au prix de très lourdes pertes. Des tués, des blessés, des disparus au nombre desquels des prisonniers. Le 22 septembre, 59 tués, et 30 encore pour les deux jours suivants. Sans compter les blessés évacués vers l’arrière et les disparus, parmi ces derniers, des prisonniers.
Parmi les manquants à l’appel, Augustin Giraud.
Il faisait partie de la 5ème compagnie
Capturé lors de ce combat, il est envoyé au camp de Grafenwörh, un camp situé à proximité de Bayreuth. Il y est recensé le 24 février 1915, et contrairement à la majorité des prisonniers, il n’en changera pas. La famille a été rapidement prévenue car, le 10 mars, 1915, il a déjà reçu deux colis et 50 fr ainsi que deux lettres de son épouse.
Le 10 mars, La famille ayant peut-être été informée, à tort qu’il avait été blessé, il apaise les siens. "Je ne suis pas blessé".
De nombreuses lettres seront échangées. Des lettres dans lesquelles il rassure son épouse et s’inquiète pour sa famille. « Je suis en parfaite santé et désire du fond du cœur que tu en sois de même pour toi ainsi que les chers enfants ». Et toujours cette inquiétude pour ceux et celles qu’il a laissés au village. Il apprend que son épouse a accouché et écrit son souhait d'embrasser la gamine: "son papa qui languis de la voir ». De fait, la maman, enceinte lors du départ de son époux pour le front, a accouché début 1915. Il ne connaît donc pas sa fille cadette. Malheureusement, les événements en décideront autrement… la gamine ne verra jamais son papa. Les mois passent, les lettres se suivent et, dans lesquelles, il explique son quotidien de prisonnier. Et sans cesse il écrit "Embrasse bien les enfants pour moi ».
Répartis dans des "komando", envoyés parfois jusqu’à 150km du camp, les prisonniers sont mis au travail. C’est le cas lorsqu’il ira travailler dans une usine de tuiles « dans la petite ville de Straubing, "Des journées de 10 heures", précise-t-il.
Il remercie les siens pour les colis qu’il reçoit « la boule de pain, le saucisson et une paire de chaussettes de laine… et tu peux croire qu’il m’a fait du bien » mais il demande de bien préciser son nom et prénom car il y a plusieurs Giraud dans le camp. Outre les colis de vêtements pour se protéger du froid, les colis de vivres sont les bienvenus pour compléter l’ordinaire des maigres repas des prisonniers. Parfois, il reçoit également un colis de la Croix-Rouge contenant des biscuits.
Le 20 octobre 1918. Il ne veut toujours pas inquiéter son épouse ou bien ne voit-il pas son état de santé qui se dégrade, mais il est transféré à Bayreuth et soigné dans le lazaret du camp d’où sont partis trois cents soldats pour la Suisse. Ce pays où on soigne les cas graves, « Mais moi, je n’ai pas cette chance ». Ce sera sa dernière lettre. Quelques jours après, il décède.
Le 4 novembre 1918, la liste des décès "totenlist" le signale décédé au lazaret du camp de Bayreuth. Défaillance cardiaque!
Augustin Giraud travaille à la ferme, un travail qu'il connait bien!
Son corps sera rapatrié et inhumé dans la nécropole de Sarrebourg, là où reposent les corps des prisonniers morts en captivité et non rapatriés dans leur village natal.
Sa fiche "Mort pour la France"
Mort des suites de ses blessures.
Une erreur sur sa fiche Mort pour la France. Capturé en août 1914, comment mourir de ses blessures 4 ans après? La confusion avec un des lieutenants du régiment qui lui-aussi s'appelle Augustin Giraud et qui est blessé grièvement à la jambe.
Sa sépulture à la nécropole de Sarrebourg
La nécropole de Sarrebourg, là où reposent tous les prisonniers morts en captivité en non rapatriés dans leur village.
La statue sculptée par Fredy Stoll, un prisonnier du 347ème ri interné à Grafenwörh, se trouvait dans le cimetière du camp. Après la guerre, elle fut rapatriée à Sarrebourg et veille toujours sur les corps des soldats. C'est la soldat Philippe Adde, du 40ème ri, qui a servi de modèle.
Sources
Mémoire des Hommes, le JMO du 55ème ri 26N644/1 et JMO du service de santé y attaché dans J.M.O. - 7 août 1914-28 février 1915 - 26 N 644/14
La fiche "Mort pour la France"
Archives départementales du Gard (autoristation) matricule, reg 1 R 919
Archives du Comité international de la Croix-Rouge, archives des prisonniers de 1914/48
Documents de famille, Madame Monique Agape, Merci du partage.
Cartes postales anciennes
Photos de la nécropole de Sarrebourg,
la tombe, photo de M. Jean-Charles Balla
la nécropole et la statue, photos personnelles