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Les "Midis" de la montagne ardéchoise
3 mars 2024

* Pierre Brun, deux blessures puis évacué pour maladie

Pierre Brun

 Fils de feu Pierre et de feue Irma Barthelot, Pierre Joseph, né le 1er juin 1886 à Saint-EtiennedeLugdarès, est l’ainé d’une fratrie de 4 enfants ; un frère Laurent Jean-Baptiste, dont nous reparlerons et deux sœurs. Lors de son appel à la conscription, il se déclare cultivateur.

signalementSon signalement physique lors de la conscription et l'hôpital militaire de Saint-Mandrier

hm saint mandrier 3 Le 9 octobre 1907, il rejoint Antibes où est caserné le 111ème ri comme soldat de 2ème classe. Atteint de fièvre typhoïde pendant son service, il est soigné à l’hôpital de Saint-Mandrier. (Toulon)

Son instruction terminée, il est envoyé, le 25 septembre 1909, dans la disponibilité muni du certificat de bonne conduite. Le 1er octobre suivant, il est versé dans la réserve de l’armée active.

 De retour à la vie civile, il reprend ses activités professionnelles dans l’exploitation familiale.

le mariage enPhoto du mariage, le jeune homme le premier à gauche du deuxième rang, son frère Laurent qui sera tué au Bois de la Gruerie

 Du 24 août au 15 septembre 1911, il effectue une première période d’exercices au 111ème ri, son régiment de service militaire. De quoi entretenir les acquis militaires. Peu après son retour, il épouse, le 2 octobre, Marie Mélina Emilie Cruveiller. Le couple aura 5 enfants.

Le 1er avril 1914, l’armée le verse dans les effectifs du  55ème ri caserné à Pont Saint-Esprit, et dans lequel, du 8 au 24 juin 1914, il accomplit une seconde période d’exercices.

La guerre !

agrandissementPierre Brun, le premier à droite assis au premier rang.

« Rappelé à l’activité le 4 août 1914», il rejoint son unité à la caserne Pépin à Pont Saint-Esprit. Il est accompagné de son cadet qui sert aussi au 55ème ri. . Le régiment rapidement mis en route, part le 7 août tandis que Pierre, bien que rentré le 4 août, ne partira au front que le 22. Il a échappé aux premières échauffourées. Il reçoit son baptême du feu au combat de Mont-sur-Meurthe.  Le régiment, ayant repris ce village baïonnette au canon, laisse 900 hommes hors de combat !

Le régiment est souvent sollicité en Lorraine, dans la Marne, en Champagne, des noms comme Cumière, Verdun, La Harazée, le bois de la Gruerie, la Haute Chevauchée,   Douaumont… , des lieux  qui résonnent douloureusement dans la mémoire collective. Puis c’est l’enlisement du front et la vie en tranchées, à proximité de l’ennemi. Le premier hiver difficile à supporter , nombreux sont les pieds gelés. ! Novembre, la pluie et le froid éprouvent les soldats dans ces tranchées à peine ébauchées.

bethincourt 6Un boyau de liaison entre deux tranchées,

 Les nombreux pilonnages de l’artillerie ennemie secouent les hommes. Les coups de mains ennemis sont nombreux et il faut toute l’énergie des biffins pour repousser des attaques. Ainsi ce 23 novembre 1914, après une préparation d’artillerie l’ennemi se lance à l’assaut des tranchées. Les feux de salves clouent les assaillants dans les réseaux de fil de fer. L’alerte a été chaude.

Le 5 mars 1915, sa première blessure

Le régiment est dans le secteur de Bethincourt, un secteur relativement dangereux vu la proximité des lignes et de la forte concentration d’artillerie ennemie. Le 28 février 1915, le régiment devait être relevé, cette relève est retardée et ce n’est que le 8 mars que le régiment ,enfin remplacé par le 61ème ri, peut se rendre vers ses cantonnements de repos. La relève a eut lieu sans incident.

bethincourt 8Le cimetière provisoire de Bethincourt où sont inhumés des victimes du régiment.

La semaine aurait été calme selon le JMO toutefois, le 5 mars, plusieurs blessés dont l’adjudant de la 5ème cie et 7 hommes tués. Pierre Brun est blessé « multiples plaies au cuir chevelu  et de la face par éclat d’obus » mais sa blessure ne nécessite pas son évacuation vers l’arrière.

Le 55ème ri est souvent sur la brèche

«  L’enfer de Juin 1915 » disent les archives, le régiment ébranlé est retiré de la bataille afin de se reconstituer. Pour Pierre Brun qui en sort indemne, c’est le drame, son frère cadet  Laurent Jean-Baptiste, est tué le 20.

Malade et évacué

maladeEvacué malade le 19 octobre 1916.

Outre « le feu qui tue », la maladie guette les hommes. Le froid, la pluie, le 12 octobre,  « des  réchauds à charbon sont distribués dans les tranchées »,  mais aussi les conditions d’hygiène déplorables font le lit des infections.

Le 13 octobre 1916, malade, il est évacué vers l’hôpital central de Bar-le-Duc. Il en sort le 25 octobre et termine sa convalescence par une permission de 7 jours en famille. Au retour, il rejoint sa compagnie et reprend sa place au combat.

Le 29 juin 1917, deuxième blessure

blessé 2ème foisévacué sur un hôpital à l'arrière

 L’artillerie lourde ennemie pilonne durement le secteur. Blessé par éclat d’obus  « à l’hémithorax gauche et à l’omoplate », il est évacué vers l’arrière et soigné dans un hôpital du secteur 215 (Avocourt) puis transféré à Bar-le-Duc jusqu’au 20 juillet. Il reçoit une seconde permission ce qui lui permet de rentrer, de nouveau, dans ses foyers.

Le 24 octobre 1917, il est  muté vers le 334ème régiment, régiment avec lequel  il sera encore présent dans l’Aisne, « au cavalier de Courcy » ; en Champagne  « Sainte Menehoulde et Ville-sur-Tourbe ». Bien que le sort des armes penche du côté des armées françaises, les Allemands sont encore actifs. Comme, en avril 1918, le régiment est dissout et les soldats mutés vers d’autres régiments. Pierre Brun est muté au 141ème ri  qui se trouve dans l’Aisne. Cette fois, le secteur est plus calme.

croix guerre Brun JP (5)Sa décoration, conservée précieusement par sa descendance

 Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé.

Et le 19 mars 1919, il est mis en congé illimité de démobilisation

Il sera décoré de la médaille militaire.

blessureSes états de services

CaptureSa carte d'ancien combattant reçue fin des années 20.

brun jean pierre 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Brun après la seconde guerre. Il a gardé de légères séquelles de sa maladie.

Sources

Documents de famille reçus de Mr et Mme Ch. Goletto

Archives départementales du Gard, registre 1R954 de la matricule

pierre brun mariageArchives départementale de l'Ardèche cartes de combattants cartecombattant/n:128

Parlant des photos illustrant les cartes, "ces photographies prises à la fin des années 20 montrent des visages marqués par les épreuves endurées" disent les archives.

Mémoire des hommes, JMO du 55ème ri dans lequel on trouve plusieurs photos des lieux où s'est battu le régiment dans J.M.O. - 7 août 1914-28 février 1915 - 26 N 644/14

Carte postale ancienne. L'hôpital de saint-Mandrier.

Merci à M. Ch. Durand et Mme J. Femenia, président et secrétaire du SF de La Seyne-sur-Mer  pour leur aide.

 

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